On avait un peu oublié Lucille Chung, pianiste montréalaise qui fut l'une des lauréates de notre ancien Concours international et qui vit maintenant au Texas où elle enseigne.

Lucille Chung, qui a maintenant 30 ans (ou environ), a signé chez Disques XXI un programme consacré à Camille Saint-Saëns qui est un véritable tour de force. Réalisé en 2008 sous la direction du regretté Pierre Dionne, le disque vient de paraître.

 

La pièce de résistance en est le deuxième Concerto, en sol mineur, op. 22, dans l'étonnante réduction pour piano seul de Bizet. Très rarement jouée et très rarement enregistrée, cette transcription est d'une effroyable difficulté car elle reprend presque inchangée la partie de piano et y incorpore la partie d'orchestre.

Lucille Chung traverse la partition avec une virtuosité et une puissance très impressionnantes. Quelques passages où une certaine difficulté est évidente ne diminuent en rien l'immense plaisir que procure cette exécution où nuance et subtilité ont aussi leur place.

La pianiste joue également des réductions pour piano seul de deux oeuvres écrites à l'origine pour piano et orchestre, Wedding-Cake et Africa, qu'elle avait jouées avec Dutoit et l'OSM en 1996. Des pièces originales, elle restitue, respectivement, l'humour et l'exotisme, comme elle anime d'un véritable mouvement de danse la Bacchanale de Samson et Dalila, le plus célèbre opéra de Saint-Saëns.

Le programme comprend aussi la Bourrée de la première Partita pour violon seul de Bach, BWV 1002, que Saint-Saëns transforme en véritable pièce pour clavier. Seule page jouée ici dans sa version originale, la Romance sans paroles n'ajoute rien à l'intérêt du disque.

Cote: ****

SAINT-SAËNS: LUCILLE CHUNG, PIANISTE.

DISQUES XXI, CD 2-1682