Pour son 25e album, John Mellencamp se permet l'ultime trip vintage doublé d'un pèlerinage à trois lieux fondateurs de la musique américaine: les studios Sun de Memphis où Elvis est né, la plus vieille église noire des États-Unis et la chambre d'un hôtel de San Antonio où Robert Johnson a enregistré ses chansons après avoir vendu son âme au diable.

Le tout a été enregistré en mono, avec une Ampex de 1955 et un seul micro. Il n'en faut pas plus pour parler d'un disque hanté, comme le fait le réalisateur T Bone Burnett qui y joue de la guitare avec d'autres grosses pointures comme le guitariste Marc Ribot et le batteur Jay Bellerose, du groupe de Ray LaMontagne. Mellencamp a écrit en un temps record des chansons faites sur mesure, au carrefour du country, du hillbilly, du folk et du rockabilly, avec juste ce qu'il faut de malheurs, de ruptures et de duels entre Dieu et le diable, qui refait évidemment surface dans la chambre de Robert Johnson.

Sa voix est plus rocailleuse que jamais et il a l'accent nasillard de Springsteen quand il se met en mode folk-trad. Un tel zèle force l'admiration. Mais quand je vais au musée, c'est pour voir les oeuvres originales.

COUNTRY-ROCK

John Mellencamp

No Better Than This

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Rounder Records/Universal