De manière générale, la compositrice Katia Makdissi-Warren ne fait pas dans la musique improvisée.

Cette fois, si. Disposant d'un très beau véhicule qu'est l'ensemble OktoEcho, elle s'applique à transcender musicalement le legs culturel de ses parents - de souches arabes, celtes et québécoises francophones. Cette fois, elle explore le mariage entre musique de chambre, musique classique arabe et jazz contemporain.

Le plus proche comparatif qui me vienne à l'esprit est le jazz sémite de la compositrice sépharade Myriam Alter. Cette fois, l'arabité de Katia Makdissi-Warren est mise au service de formes ouvertes, propices à l'improvisation des musiciens mis à contribution : la pianiste Marianne Trudel, les contrebassistes Peter Herbert et Étienne Lépine-Lafrance, l'oudiste et chanteur Ismail Hakki Fencioglu, le percussionniste Patrick Graham.

Cette première expérience me semble vraiment réussie, les propositions écrites (thèmes, choix harmoniques, choix rythmiques, etc.) s'avèrent substantielles. La suite de cette expérience pourrait être passionnante, notamment en exigeant plus de substance côté arabe - l'oud pourrait décoller encore plus haut dans l'impro, pour être plus précis. Quoi qu'il en soit, cette expérience montréalaise me semble on ne peut plus louable, et s'inscrit dans la superbe collaboration des musiciens d'OktoEcho avec la Syrienne Lena Chamamyan au récent Festival du monde arabe.

***1/2

JAZZ/WORLD  OktoEcho  La 5e route bleue  Elyxium