L'album Space Is Only Noise est un incontournable pour les fans de musique électronique.

À peine franchi le cap de la vingtaine et voilà quatorze pièces étonnamment inspirées. Diverses sources nous apprennent que ce jeune créateur vit à New York, qu'il est le fils de l'architecte et cinéaste d'origine chilienne Alfredo Jaar, d'où cette culture de cinoche qui rejaillit dans les collages intégrés de cet album.

On sait aussi qu'il est inscrit à la prestigieuse Université Brown dans le Rhode Island, qu'il aime le créateur électro Ricardo Vilalobos, qu'il s'intéresse au jazz de Keith Jarrett, au piano d'Erik Satie, à Brian Eno comme à John Cage. C'est dire son éducation. Déjà capable d'intégrer les éléments d'un collage, capable de créer un monde qui lui est propre. Extraits d'enregistrements francophones et anglophones, brefs échantillons de Ray Charles, fragments de percussions, greffes de guitares et de violons, voix chantées, voix filtrées, voix exploitant le registre grave ou l'aigu, basses synthétiques extrêmement efficaces, grooves lents, accents soul et jazzy, sorte de house sous tranquillisants, post-trip-hop vachement psychotrope. Hypnotique, viral. Franchement cool. Nicolas Jaar est de ces rarissimes kids très doués pour l'érection d'un édifice musical aussi substantiel.

ÉLECTRO

Nicolas Jaar

Space Is Only Noise

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Circus Company