Est-il temps de mettre le cynisme de côté? Plusieurs nous y invitent: ces étudiants qui descendent dans la rue presque tous les jours et tous ceux qui, autour du metteur en scène Dominic Champagne, fomentent une grande manifestation pour le jour de la Terre.

L'espoir d'une prise de conscience collective qui mène au changement se trouve aussi au coeur du plus récent disque de Mes aïeux, À l'aube du printemps. La douzaine de chansons qu'il renferme pourraient être résumées par une forme de contestation tranquille. Inquiet devant l'avenir, soucieux des générations futures, mais aussi confiant en la force collective, le quintette invite explicitement à s'interroger sur notre devenir commun (l'idée de l'indépendance est très présente métaphoriquement) et nos valeurs individuelles. Ça sonne lourd, tout ça? Ce ne l'est pas, car c'est parfaitement incarné.

Mes aïeux s'affirme sans se prendre la tête et s'exprime de plus à travers un folk raffiné, souvent accrocheur, aux arrangements plein de petites surprises (dont du clavecin). À l'aube du printemps est son disque le plus mollo. Son plus intime aussi. Son plus beau, peut-être. Mes aïeux n'évite pas complètement le bon sentiment ni la morale, mais comment parler d'espoir sans faire preuve d'idéalisme? Si le vent de contestation qui souffle gonfle encore et transforme le printemps en tempête, au plan social, Mes aïeux pourra se féliciter d'avoir cristallisé l'air du temps.

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FOLK-POP

Mes aïeux

À l'aube du printemps

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Disques Victoires/Sélect