L'Orchestre de l'Université de Montréal et l'Orchestre symphonique du Conservatoire de Montréal réunis en une immense formation de 120 musiciens: l'expérience de la saison dernière était reprise samedi soir, un an plus tard, jour pour jour, dans une salle Claude-Champagne comble.

Le concert conjoint était dirigé l'an dernier par Jean-François Rivest, le chef de l'OUM. Cette année, la baguette passait à Raffi Armenian, le directeur du Conservatoire.

L'attrait principal du programme était Le Mandarin merveilleux de Bartok donné pour la première fois ici dans sa version originale, c'est-à-dire avec pantomime. Le petit spectacle se déroulait sur un plateau élevé aménagé derrière l'orchestre et au bas du buffet d'orgue, muet depuis longtemps et utilisé cette fois pour des effets d'éclairage en accord avec l'action.

Des élèves du Conservatoire d'art dramatique mimaient les sept personnages: la fille qui danse à la fenêtre pour attirer les «clients», ses trois complices et les trois victimes qu'ils cherchent à dévaliser, la troisième victime étant un mandarin dont ils ne viennent pas à bout et qui finalement meurt dans les bras de la danseuse émue.

En 35 minutes, Raffi Armenian et le gigantesque orchestre (riche, notamment, de 22 violoncelles et de 17 cuivres) rendirent avec une force inouïe cette musique sauvage et assourdissante et les sept jeunes mimes se doublant d'acrobates furent on ne peut plus vrais. En fait, on s'étonne qu'ils ne se soient pas blessés dans le feu de l'action! Toutes les étapes du drame sont indiquées dans la partition. Le metteur en scène Huy-Phong Doan ne les a pas suivies à la lettre mais en a traduit l'essentiel. Excellent petit choeur à la toute fin.

Venant après l'entracte, la deuxième Symphonie de Brahms fut lue avec difficulté. Violons plus ou moins justes, bois et cuivres plus ou moins précis. Les jeunes avaient tout donné dans le Bartok.

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ORCHESTRE DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL et ORCHESTRE SYMPHONIQUE DU CONSERVATOIRE DE MONTRÉAL.

Chef d'orchestre: Raffi Armenian.

Samedi soir, salle Claude-Champagne de l'Université de Montréal.

Programme: Le Mandarin merveilleux, op. 19 (1926) - Bartok Symphonie no 2, en ré majeur, op. 73 (1877) - Brahms