Encore Dick Rivers, dites-vous? Pas mort, celui-là? Eh bien non, justement. Même qu'au contraire... L'increvable rockeur français poursuit sa lente et progressive cure de réhabilitation avec un album qui tranche net avec les clichés de «has been» qui le suivent comme une tache.

Plus près d'Alain Bashung que de Johnny Hallyday, L'homme sans âge révèle un Dick introspectif, qui chante des choses aussi profondes (amours perdues, solitude, vieillesse) que sa sublime voix est caverneuse. Résolument contemporains et atmosphériques (guitares de grands espaces, cordes foisonnantes), les morceaux lui ont été taillés sur mesure par un jeune auteur-compositeur nommé Joseph D'Anvers. Le résultat est nettement plus convaincant que l'exercice précédent (2006) fait en collaboration avec une brochette de jeunes mercenaires, dont M et Benjamin Biolay.

On peut y voir une quête éperdue de crédibilité. Et, oui, on aurait secrètement souhaité un album moins «prétentieux» avec, par exemple, de jeunes étalons du rock de garage (voir Loretta Lynn avec Jack White). Mais bon. L'ami Dick n'a plus 20 ans: il en a presque 70. Et dans la catégorie «vieillir comme le bon vin» il est à prendre au sérieux. Plus que jamais. 

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*** 1/2

Dick Rivers

L'homme sans âge

(EMI/Fusion 3)


À écouter: L'homme sans âge