Disparu de la surface de la planète rap ces dernières années, Eminem, le rappeur de Detroit, n'avait toutefois pas pris sa retraite.

On pensait qu'il était allé soigner ses plaies après avoir été forcé d'annuler la fin d'une tournée en 2005 pour cause de dépendance aux somnifères; voilà qu'on découvre qu'il a plutôt passé les années suivantes à en gober davantage, à cause de son mariage raté et de la mort de son ami Proof. Il émerge enfin pour nous soumettre Relapse, son sixième album en carrière et son premier en presque cinq ans, une collection de 15 nouvelles chansons. 

Tout le disque se résume dans sa pochette, une image du rappeur formée d'une mosaïque de petites pilules multicolores. La pharmacopée y passe, Xanax, Vicodin, Oxycontin, Valium et autres cachets qui ont rendu le rappeur zombie, nous confie-t-il d'une chanson à l'autre.

 

Le rap américain a beau avoir connu une petite révolution durant son absence, nous sommes néanmoins contents de retrouver Eminem, l'une des voix rap les plus habiles et singulières des 10 dernières années. La production de cet album, confiée à l'ami Dr. Dre, est plutôt classique, sans surprise.

Côté thèmes et textes (habilement écrits, comme toujours), on a le sentiment que le rappeur se répète, citant sa propre oeuvre - My Mom fait porter le fardeau de sa dépendance à sa mère, qui d'autre? Hormis les délires homicidaires (3 a.m.) et autres clins d'oeil d'actualité (Bagpipes from Baghdad), Eminem s'apitoie sur son sort de rappeur usé qui n'a toutefois pas encore lancé sa dernière rime. Un bon retour, mais est-ce vraiment convaincant?

À écouter:

Crack a Bottle, feat. Dr Dre&50 Cent

HIP HOP

EMINEM

Relapse

Interscope/Universal

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