Le public montréalais a de la veine de pouvoir compter sur Yoel Diaz, un autre de ces musiciens d'origine cubaine ayant choisi el norte afin d'y faire bénéficier leurs compétences acquises dans un pays exceptionnel pour la qualité de sa formation en musique.

«Cuba a toujours été un pays très culturel, bien au-delà de la musique. C'est comme ça.», résume calmement notre interlocuteur, on ne peut plus conscient de son patrimoine.

Le compositeur, pianiste et percussionniste a grandi à Holguin, une ville cubaine qu'il dit aussi «très musicale, très culturelle.»

À 16 ans, il était admis à l'école nationale de musique de Camaguey, au centre du pays où il a fait des études de percussions tout en y apprenant le piano. À 23 ans, le piano avait pris le dessus sur la percu, Yoel Diaz choisissait de s'établir à Montréal. Il y fonda plus tard une famille avec une Québécoise, le couple a maintenant deux petites filles bien enracinées dans notre île. Yoel Diaz a maintenant 36 balais, donc 13 années de vie montréalaise derrière la cravate.

À titre de leader, il a lancé l'album Encuentros en août dernier (sous étiquette Artic), il compte en interpréter l'entier répertoire ce mercredi, regroupant sensiblement les mêmes musiciens ayant collaboré à cet album. Roberto «Kiko» Osorio sera aux percussions (aussi originaire d'Holguin), Alex Bellegarde à la contrebasse, Nathalie Picard à la flûte, Jesus Cantero, aux percussions et au chant, sans compter la respectée Karen Young qui participera à trois pièces au programme.

Certes, Encuentros est un album traversé par la culture cubaine, mais avec quelques valeurs ajoutées: «J'ai voulu faire découvrir des rythmes cubains moins connus - yambu, yambu jazz, danzon-cha, bolero afro, etc. Les rythmes y sont cubains, la musique cubaine y ressort surtout à cause des percussions - maracas, congas, guiro, etc. Je dirais aussi que le mélange de ma culture d'origine et de ma vie à Montréal donne à ma musique sa spécificité. J'ai fait des rencontres ici, j'y ai évolué, je m'y suis amélioré, j'y ai précisé mon style et l'approche de mes compositions. J'y ai réalisé, par exemple que l'harmonie,n'est pas un concept absolu sur le plan théorique. Je préfère ainsi me laisser aller avec ce que j'entends en moi. Je n'aime pas les formules, je considère qu'il est important de dire quelque chose si je m'exécute en solo.»

Ces paroles sont celles d'un musicien accompli, prêt à faire valoir ce qu'il croit valoir.

«Je me définis surtout comme un compositeur, un arrangeur. Outre la musique pour mon ensemble, je crée de la musique pour le cinéma, j'écris de la musique pour piano, quatuor de saxophones, etc. Mon ensemble, lui, joue de plus, j'essaie actuellement de l'inscrire dans les programmations des festivals de l'année qui vient. Hormis mon ensemble, j'essaie autant que possible d'accompagner des musiciens qui font du matériel original - Carlos s Placeres, Veronica Larc, etc. J'envisage voyager davantage, car le marché de ma musique est plus international.»

«Je crois en ma musique, je crois en moi.»

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L'ensemble de Yoel Diaz se produira le mercredi 8 décembre, 20h30, au Petit Campus.