Le compositeur roumain naturalisé français Horatiu Radulescu, considéré comme le père fondateur de la «musique spectrale», est décédé jeudi soir à l'âge de 66 ans dans un hôpital parisien des suites d'une maladie, a-t-on appris vendredi dans son entourage.

Son oeuvre comprend une centaine de compositions jouées dans le monde entier, avec en particulier de nombreuses réalisations en musique de chambre, dont six sonates pour piano, en musique concertante mais aussi pour des effectifs très fournis.

Né le 7 janvier 1942 à Bucarest, Horatiu Radulescu a établi dès 1969, avant même les Français Gérard Grisey et Tristan Murail, les fondements de la musique dite spectrale, courant d'avant-garde basé sur l'étude du timbre et la décomposition du spectre du son enrichi de ses harmoniques.

«Il n'a fait aucun compromis et avait un idéal très pur de la création musicale», a déclaré à l'AFP Éric Tanguy qui fut son élève en composition de 1985 à 1988.

«Horatiu Radulescu parlait souvent de grand rituel pour qualifier sa musique qui était immédiatement reconnaissable, forte, avec des sonorités inouïes. Il a été un immense novateur du point de vue du langage», a-t-il estimé.

Horatiu Radulescu s'était notamment formé en Allemagne, plaque tournante de la musique contemporaine dans les années 1970, à Cologne puis aux fameux cours d'été de Darmstadt.

De 1979 à 1981, il avait suivi des stages de composition assistée par ordinateur et de psychoacoustique à l'Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) à Paris.

Violoniste de formation, Horatiu Radulescu avait fondé en 1983, avec d'autres musiciens dont ceux du Quatuor Arditti, l'ensemble de solistes European Lucero, avec lequel il a donné des concerts notamment à Bonn, Turin, Londres, New York, Francfort, Stuttgart, Paris, Rome, La Rochelle et Lisbonne.