Le célèbre chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboïm a critiqué mercredi la réforme des théâtres lyriques adoptée par le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui a provoqué une vague de grèves et d'annulations de spectacles en Italie.

«Toutes ces choses causeront des dommages énormes, à court et long terme, à la qualité de la vie musicale de ce pays», a déclaré à la presse M. Barenboïm, «maestro scaligero», autrement dit premier chef invité de la Scala de Milan.

«C'est un signal très négatif pour l'Italie, internationalement parlant, de prendre des décisions qui peuvent vraiment avoir un effet négatif sur la vie musicale», a-t-il ajouté.

«La musique est une chose vivante, ce n'est pas seulement quelque chose pour accompagner la publicité à la télévision, c'est une expression de l'âme humaine», a-t-il insisté.

La réforme adoptée par le gouvernement Berlusconi fait face à une vive opposition du monde du spectacle, et les syndicats de plusieurs théâtres ont lancé ces derniers jours des mouvements de grève qui ont entraîné l'annulation de représentations.

Ainsi mardi soir à La Scala, la représentation de Simon Boccanegra de Verdi, interprété par Placido Domingo, a été annulée, et la première de L'Or du Rhin de Wagner, prévue le 13 mai, est également annulée.

Cette réforme, qui doit encore être votée par le Parlement, prévoit notamment un blocage des embauches, un durcissement des critères de financement public, une réduction de 50 % des primes attribuées aux salariés par les théâtres, ainsi que des modifications au niveau de la négociation des contrats de travail du secteur.

Le ministre de la Culture Sandro Bondi avait estimé mi-avril que cette réforme permettrait d'introduire une «gestion plus efficace» des théâtres lyriques en «rationalisant les dépenses».