L'Université de Montréal a décerné un doctorat honorifique à la philanthrope Jacqueline Desmarais, hier, pendant la collation des grades de la faculté de musique, pour souligner sa contribution au monde des arts, en particulier à l'art lyrique.

Il s'agit d'une année de reconnaissance exceptionnelle pour la mécène, épouse de l'honorable Paul Desmarais. Plus tôt cette année, elle a aussi été nommée au grade de chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur, qu'elle recevra prochainement des mains de Nicolas Sarkozy.

Au son d'un ensemble de cuivres, cette passionnée d'opéra s'est avancée fièrement dans la salle Claude-Champagne du pavillon de musique, vêtue de la toge et coiffée du mortier de circonstance, clôturant le défilé des diplômés et des professeurs de la faculté.

Plusieurs personnalités étaient présentes dans la salle, dont Jean Chrétien, Lucien Bouchard, Robert Charlebois et Luc Plamondon.

Parcours d'une philanthrope

Les discours prononcés ont souligné le soutien qu'a apporté Mme Desmarais à la culture au fil des ans. La liste des institutions qui en ont bénéficié est longue: l'Orchestre Symphonique de Montréal, l'Orchestre Métropolitain, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Metropolitan Opera de New York, entre autres.

L'amour de Jacqueline Desmarais pour la musique ne date pas d'hier. Dès 1981, elle oeuvre auprès du Domaine Forget, dans Charlevoix. Elle se joint au conseil d'administration de l'Opéra de Montréal en 1984, puis fonde la Guilde de l'Opéra, qui a pour mission de promouvoir la compagnie et d'assurer sa stabilité financière.

En 1997, elle met sur pied la Fondation Jacqueline Desmarais pour les jeunes chanteurs d'opéra. Depuis, l'organisme a soutenu la carrière d'une centaine de chanteurs d'ici. Plusieurs d'entre eux mènent aujourd'hui une belle carrière, au Québec et à l'étranger. C'est le cas, entre autres, de Manon Feubel, Marianne Fiset, Marie-Josée Lord, Hélène Guilmette, Marc Hervieux et Julie Boulianne. Elle a également fondé l'Institut canadien d'art vocal en 2003.

Au moment de recevoir son diplôme, la nouvelle docteure honoris causa était visiblement très émue. «Jamais je n'aurais rêvé qu'un jour, je recevrais une telle marque de reconnaissance», a-t-elle dit.

Dans le brouhaha mondain suivant la cérémonie, elle a confié à La Presse: «Je fais vraiment cela par amour pour la musique. Il y a tellement de talent au Québec! Quand on entend de jeunes musiciens exceptionnels, il est difficile de résister à l'envie de les aider.»