Les rendez-vous du mélomane.

Contemporain: 9e présentation Montréal/Nouvelles Musiques (MNM): Nos suggestions

Le très nourrissant festival biennal Montréal/Nouvelles Musiques (MNM) démarre officiellement demain et se poursuit jusqu'au 2 mars. Promu et mis sur pied par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) sous la direction de Walter Boudreau, ce happening international est un puissant concentré de musiques contemporaines tous azimuts, bien au-delà de l'idée qu'on peut s'en faire.

Coup d'envoi MNM: Samy Moussa, Jean-François Laporte, György Ligeti, Michel Gonneville

Exécuté par l'Ensemble de la SMCQ sous la direction de Walter Boudreau, le plat de résistance de ce coup d'envoi de MNM s'intitule HoMa (2007), pour 24 instruments à vent, 5 percussions et grand orgue, oeuvre composée en 2007 par Michel Gonneville, «empreinte de l'histoire du quartier montréalais d'Hochelaga-Maisonneuve...». Aussi au programme, Samy Moussa dirige l'exécution de son oeuvre Stasis, pour huit cors d'harmonie spatialisés et gongs; de Jean-François Laporte, Quasar joue Incantation pour «quatre trompes-sax»; l'organiste Jean-Willy Kunz interprète Étude no 1 (Harmonies) de György Ligeti, incontournable de la musique contemporaine.

À l'église Saint-Jean-Baptiste, jeudi 21 février, 19 h 30.

L'hypothèse Caïn de Michel Gonneville

Le compositeur québécois Michel Gonneville a conçu une oeuvre pour 8 chanteurs et 13 instrumentistes, assisté d'Alain Fournier pour le livret et la mise en scène, de Mario Côté et de Catherine Béliveau pour la scénographie et la filmo-vidéographie. L'hypothèse Caïn s'inspire des origines de la violence à travers le mythe de Caïn, et aussi du conformisme religieux. La trame dramatique met en relief Ève (Claudine Ledoux, alto), Caïn et Abel (Thomas Macleay, ténor), Adah, conjointe de Caïn (Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano), ainsi qu'un quatuor d'archéologues et de théologiens (Annie Jacques, soprano, Charlotte Gagnon, alto, Arthur Tanguay-Labrosse, ténor, Michel Duval, basse profonde), sans compter Dieu lui-même (Michel Duval). Sous la direction de Cristian Germán Gort, les instrumentistes sont issus des formations Quasar (saxophones), Magnitude6 (cuivres et percussions), Wapiti (violon et synthétiseur).

À l'Agora Hydro-Québec, Coeur des sciences, UQAM, 175, avenue du Président-Kennedy, les 19, 20 et 22 février, 19 h 30.

Tim Brady et 150 Instruments of Happiness

Lors de l'édition 2015 de MNM, la présentation du projet 100 guitares sous la bannière Instruments of Happiness avait fasciné le public venu au Complexe Desjardins. Quatre ans plus tard, le guitariste et compositeur Tim Brady, instigateur du projet, fait monter les enchères à 150 instruments du bonheur, toutes générations et expertises confondues. Cette fois rassemblés à la basilique de l'oratoire Saint-Joseph, ils devront exécuter une grande oeuvre de Tim Brady sous sa direction, un extrait de L'art de la fugue de Jean-Sébastian Bach et quelques pages signées Lennon et McCartney.

À l'oratoire Saint-Joseph du mont Royal, dimanche 24 février, 15 h 30. Gratuit.

L'Ensemble Musikfabrik et Simon Martin

De Cologne, l'Ensemble Musikfabrik  exécute à MNM la plus récente composition du Québécois Simon Martin, «oeuvre-concert dont le récit, ciselé à même la matière, se résume à la quête de perfection de l'harmonie qui devient source à la fois de beauté et de drame». Place à cette Musique d'art pour violon (Sara Cubarsi Fernandez) , alto (Axel Porath) , violoncelle (Dirk Wietheger), contrebasse (Florentin Ginot).

À l'Édifice Wilder, dimanche 24 février, 19h30.

Encounters de Gordon Williamson

En étroite collaboration avec la communauté autochtone de Puvirnituq, deux chanteuses de gorge inuites (Winnie Ittukallak et Lisa-Louise Ittukallak ), un ensemble vocal allemand (Neue Vocalsolisten) et l'accordéoniste Margit Kern concourent à l'interprétation d'une oeuvre du compositeur canadien Gordon William. Rencontre du Nunavik, du Canada et de l'Allemagne - où vit d'ailleurs Williamson.

À la Cathédrale Christ Church, lundi 25 février, 19h30

Carrément... Made in Canada

photo Hugo B. Lefort, fournie par Montréal/Nouvelles Musiques

L'hypothèse Caïn s'inspire des origines de la violence à travers le mythe de Caïn, et aussi du conformisme religieux.

Quatorze compositeurs canadiens s'inspirent de quatorze grands espaces canadiens, quatre musiciennes en jouent les oeuvres. Constitué de la pianiste Angela Park, la violoniste Elissa Lee, l'altiste Sharon Wei et la violoncelliste Rachel Mercer, l'ensemble Made in Canada interprète les compositions de David Braid, Andrew Creeggan, Barbara Croall, Julie Doiron, Andrew Downing, Vivian Fung, Nicolas Gilbert, Kevin Lau, Nicole Lizée, Richard Mascall, Samy Moussa, William Rowson, Darren Sigesmund, Sarah Slean et Ana Sokolović.

À l'édifice Wilder, lundi 25 février, 21 h 30.

Inside Your Bones par Jean-François Laporte

Des objets planent au-dessus des têtes, des sonorités inédites investissent les corps jusqu'à la moëlle, comme le suggère le titre de l'oeuvre: Inside Your Bones suggère une expérience sensorielle innovante, autre concept de l'iconoclaste Jean-François Laporte. Le compositeur québécois est ici assisté du danseur-chorégraphe français Benjamin Bertrand et de  l'ensemble poitevin Ars Nova.

À l'Édifice Wilder, mercredi 27 février, 19h30 et 21h30.

Mozart et Vivier dans un même programme de l'OSM

Le Polonais Rafał Blechacz revient à l'OSM pour y jouer le très prisé Concerto pour piano no 23, de Mozart. Du fameux compositeur, Kent Nagano a aussi prévu l'exécution de la Sérénade no 12 en do mineur K 388, et son incontournable Flûte enchantée K 620. Qui plus est, le maestro associe ce choix mozartien à Siddharta, du grand compositeur québécois Claude Vivier, oeuvre inspirée du roman éponyme d'Herman Hesse. Ce sera la contribution contemporaine de l'OSM au festival MNM.

À la Maison symphonique de Montréal, jeudi 28 février, 20 h.

Deux jours complets consacrés aux Klang de Stockhausen

Les Klang sont conçues pour différentes combinaisons d'instruments ou de voix, avec ou sans électronique. Sous cette bannière, les 21 oeuvres de Karlheinz Stockhausen sont exécutées durant deux journées complètes. Gracieuseté d'Analog Arts de New York, avec la participation de l'Ensemble de la SMCQ et de Lilac 94. Les Klang devaient initialement regrouper 24 oeuvres, mais Stockhausen s'était rendu à la 21e lors de sa mort, en 2007. Méchant marathon sous la direction de Joseph Drew, directeur de production.

À la SAT, jeudi 28 février et vendredi 1er mars, de 10 h à 23 h 45.

Friction Quartet et Thorwald Jørgensen

Thorwald Jørgensen  est considéré comme un maître du thérémine, instrument pionnier de la lutherie  électronique dont on célèbre cette année le centenaire. Le musicien se joint au Friction Quartet (États-Unis) afin de présenter un répertoire des plus singuliers, adapté pour le thérémine et le quatuor à cordes.

À l'Église St John the Evangelist, samedi 2 mars 2019, 19h30.

La Grande Nuit

Pour cette Grande Nuit de MNM, de surcroît sa conclusion côté performance, on a prévu un programme généreux, constitué d'oeuvres signées par une vingtaine de compositeurs. Voix et électronique, musiques immersives, improvisation assistée par ordinateur, opéra-performance, diffusion immersive sur dôme de 32 haut-parleurs sont prévus.

À l'Agora Hydro-Québec, Coeur des sciences, UQAM, samedi 2 mars, de 18 h 30 à 3 h 30.

Baroque: Nevermind... nirvana baroque

photo fournie par Montréal/Nouvelles Musiques

L'ensemble Made in Canada

Pour la première fois à Montréal, Pro Musica présente le quatuor français Nevermind. Or cette fois, le nirvana convoité est baroque! La flûtiste Anna Besson, le violoniste Louis Creac'h, le gambiste Robin Pharo et le claveciniste Jean Rondeau constituent l'ensemble Nevermind. L'objet de ce programme est de mettre en relief des oeuvres méconnues des XVIIe et XVIIIe siècles français, et aussi des musiques baroques clairement inscrites dans l'histoire. Au programme montréalais de Nevermind, des oeuvres de Georg-Philip Telemann, Jean-Sébastien Bach, François Couperin et Jean-Baptiste Quentin.

À la salle Pierre-Mercure, jeudi 21 février, 19 h.

Romantique, contemporain: Jean-Claude Picard dirige I Musici de Montréal

photo Rita cuggia, fournie par Pro Musica

Le quatuor
français Nevermind

Le maestro québécois Jean-Claude Picard sera au pupitre de l'ensemble I Musici de Montréal. Le programme sera composé d'une oeuvre prenante du compositeur québécois Olivier Larue, d'un Divertimento en fa majeur, K. 138, de Mozart, d'une Partita pour orchestre à cordes de B. Martinu, le tout coiffé d'une Sérénade pour cordes en mi majeur, op. 22, de Dvorák.

À la salle Bourgie, jeudi 21 février, 18 h.

Postromantique, moderne: Vienne et Paris, 1900

photo john cooper, fournie par Montréal/Nouvelles Musiques

Jean-Claude Picard

Le pianiste Charles Richard-Hamelin, les violonistes Dong-Suk Kang (grand soliste coréen), Axel Strauss et Alicia Choi (violons), les altistes Douglas McNabney et Marina Thibeault, les violoncellistes Matt Haimovitz et Cameron Crozman sont les instrumentistes invités à l'exécution de ce programme d'oeuvres conçues à Vienne et à Paris, au tournant du XXe siècle: Verklärte Nacht/ La nuit transfigurée, op. 4, d'Arnold Schoengerg, et le Concert pour piano, violon et quatuor à cordes en ré majeur, op. 21, d'Ernest Chausson.

À la salle Bourgie, mercredi 27 février, 19 h 30.

Moderne: Angoisses et frayeur au Château de Barbe-Bleue

L'Adagio pour cordes du compositeur américain Samuel Barber, le Concerto pour violon no 1 du Hongrois Béla Bartók avec le jeune soliste canadien en résidence Kerson Leong, une version concert de l'opéra Le château de Barbe-Bleue, également de Bartók, avec la mezzo-soprano Michèle Losier et la basse John Relyea, voilà ce à quoi nous convient le maestro Yannick Nézet-Séguin et l'Orchestre Métropolitain.

À la Maison symphonique, vendredi 1er mars, 19 h 30.

Contemporain: Trio Fibonacci et les «géants du minimalisme»

Photo Michel Tremblay, archives Le Quotidien

Le pianiste Charles
Richard-Hamelin

Dans le contexte de sa saison 20e anniversaire, le Trio Fibonacci présente un concert consacré à ce que sa direction artistique considère comme la crème du minimalisme. Avec des oeuvres d'Arvo Pärt, Philip Glass, Ludovico Einaudi, Max Richter et John Adams, entre autres, dans une exécution du violoncelliste Gabriel Prynn, de la violoniste Julie-Anne Derome et du pianiste Steven Massicotte.

À la salle Bourgie, vendredi 1er mars, 19 h 30.

Classique: Les Violons du Roy, La Chapelle de Québec et La Création de Haydn

Jonathan Cohen, directeur musical des Violons du Roy, met de l'avant une première collaboration avec La Chapelle de Québec en proposant La Création de Haydn, un des plus grands chefs-d'oeuvre du 18e siècle. Fait à noter, cet oratorio d'exception n'a jamais été interprété par l'orchestre et le choeur. Aux côtés des Violons du Roy et de La Chapelle de Québec, les solistes de réputation internationale Anna Lucia Richter, soprano, Allan Clayton, ténor, et Thomas E. Bauer, baryton, interpréteront l'oeuvre liant musiques profane et sacrée et dont l'objet est la création du monde, de la vie sur terre et de la joie de l'existence. Adapté par Gottfried van Swieten, le livret s'inspire de la Genèse, du livre des Psaumes et d'un poème épique de John Milton.

À la Maison symphonique, dimanche 3 mars, 19 h 30; également au Palais Montcalm de Québec, les 27 et 28 février, 20h.

photo Adrian Morillo, fournie par Trio Fibonacci

Le Trio Fibonacci