Montréal s'affirme comme métropole culturelle et commence à prendre les moyens de le faire savoir à l'étranger. L'administration Tremblay a décidé d'investir 420 000 $ en trois ans dans un plan stratégique de développement du tourisme culturel dont le budget global totalise plus de 600 000 $.

La Ville se joint à l'organisme Tourisme Montréal et au ministère québécois de la Culture qui avaient initié une réflexion à ce sujet depuis plusieurs années. Le comité exécutif a adopté l'entente entre les trois partenaires la semaine dernière où chacun investit 70 000 $ par année jusqu'en 2010.

 

«C'est un élargissement du partenariat. Et comme Montréal a été désigné par le National Geographic comme la première ville au monde en tourisme culturel durable en milieu urbain, dans le protocole, il y aura des efforts en ce sens», explique Pierre Bellerose, vice-président à Tourisme Montréal.

L'administration municipale fait valoir que 4000 nouvelles chambres d'hôtel ouvriront dans la métropole d'ici 2011. Également, le tourisme culturel, «un créneau très porteur» selon la Ville, faisait partie du plan d'action 2007-2017 établi l'an dernier par le Rendez-Vous: Montréal, métropole culturelle.

Forces culturelles des arrondissements

«Compte tenu de la compétition féroce, dans le nord-est de l'Amérique du Nord, peut-on lire dans la décision du comité exécutif, en termes de positionnement culturel et touristique des villes, l'impact le plus important est de se donner et de mettre en oeuvre un plan stratégique en tourisme culturel défini conjointement par les milieux culturels, Tourisme Montréal, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal.»

La participation accrue de la Ville dans cette stratégie est liée au développement de «pôles culturels» à Montréal. En plus de Ville-Marie, une demi-douzaine d'arrondissements ont commencé à travailler sur le positionnement de leurs forces culturelles.

L'idée est d'aller au-delà des investissements dans les infrastructures et de l'attrait des valeurs sûres que sont les musées, les festivals et le patrimoine. Cette fois, les spectacles d'avant-garde, les arts de la rue et les quartiers, notamment, pourront faire l'objet de campagnes touristiques.

«Ça commence tranquillement dans le Plateau, par exemple, note M. Bellerose. Le touriste ne veut plus nécessairement être avec d'autres touristes. Il veut vivre une expérience différente. Dans les quartiers, il faut cibler des clientèles. Il n'est pas question d'y amener tous les visiteurs du centre-ville. Il s'agit de planifier.»

Tourisme Montréal tiendra d'ailleurs un colloque de deux jours dans deux semaines sur le tourisme culturel qui est coeur de l'identité urbaine. Des invités français, américains et allemands viendront y présenter des expériences vécues à Chicago et Berlin, entre autres.

«Il faut élargir la clientèle. On travaille de plus en plus avec les orchestres, les théâtres et maintenant les domaines émergents. De nouvelles institutions pourront ainsi savoir qu'elles peuvent avoir accès au tourisme. On peut leur expliquer comment ça fonctionne et, surtout, entreprendre des actions», affirme Pierre Bellerose.

La stratégie de tourisme culturel montréalaise tiendra compte des analyses qui ont déjà été faites à Tourisme Montréal, sur ce qui se fait déjà dans la métropole et sur ce qui existe dans les principales villes en compétition avec Montréal.