Jean-Roch Simard, le père de la famille la plus controversée du showbiz québécois, est mort hier à la Cité de la santé de Laval; il avait 78 ans.

Alcoolique réformé, il souffrait d'asthme, d'emphysème et de diabète. À l'exception de quelques mois passés chez sa fille cadette Nathalie, M. Simard a vécu les dernières années de sa vie à l'hôpital.Jean-Roch Simard était le père de sept enfants, dont trois ont fait leur marque sur la scène québécoise: René, Nathalie et, dans une moindre mesure, Régis. Les autres enfants de Jean-Roch Simard sont Lyne, Jean-Roger, Martin et Alexis.

En 2007, Alexis, le cadet des garçons, avait assisté son père pour le lancement d'Au-delà du silence, livre dans lequel Jean-Roch Simard racontait ses malheurs et ceux de sa famille à la journaliste Louise-Marie Lacombe. Controverse là aussi: à l'insu de Mme Lacombe, l'éditeur Michel Brûlé (Les Intouchables) a confié le manuscrit à Danielle Simard, présentée comme une amie de la famille, qui a «retravaillé» le texte original pour y apporter des centaines de modifications.

«M. Simard était un homme blessé», nous a dit hier Louise-Marie Lacombe, qui avait d'abord rencontré l'homme en 2005 pour le magazine La Semaine. Le père des plus célèbres stars-enfants du Québec n'avait pas parlé à la presse depuis presque 30 ans. «Il est allé tellement loin dans les confidences qu'il m'a faites, il a abordé des sujets tellement difficiles, qu'il a dû reculer. Je ne lui ai pas parlé depuis la publication du livre, mais je lui avais écrit pour lui dire que je ne lui en voulais pas.

«La souffrance de cet homme dépassait l'entendement», a encore dit Mme Lacombe, évoquant les méfaits concertés de l'alcoolisme et de la pédophilie subis par la famille Simard au fil des ans.

Cuisinier de métier, originaire du Saguenay, Jean-Roch Simard a déménagé avec sa famille à l'île d'Orléans au milieu des années 60.

En 1971, son fils René Simard, alors âgé de 10 ans, a conquis le Québec avec la chanson L'oiseau, enregistrée avec l'imprésario Guy Cloutier, qui a pris l'enfant sous son aile. Comme il l'a fait plus tard avec la soeur de René, Nathalie, la cadette de la famille.

Entre-temps les divergences et l'antipathie mutuelle entre Guy Cloutier et Jean-Roch Simard ont culminé, et le père de famille, diminué par l'alcool, mais assez lucide, semble-t-il, pour constituer une menace, a quitté le domicile familial au milieu des années 70. Trente ans plus tard, en décembre 2004, Cloutier a été condamné à la prison pour avoir agressé sexuellement sa fille Nathalie alors qu'elle était mineure. Il a agressé une autre personne mineure, dont l'identité n'a jamais été rendue publique (Cloutier a été libéré en juillet 2006).

La triste histoire des Simard a encore fait les manchettes avec la publication, en 2005, du libre Briser le silence du journaliste Michel Vastel (1940-2008), livre dans lequel Natalie Simard accuse, entre autres, son frère René de s'être joint à Cloutier pour tenter de la convaincre de ne pas dénoncer son agresseur. René Simard a réfuté ces accusations.

Cet autre douloureux épisode a mis fin à la relation entre Jean-Roch Simard et son «bébé», mais il semble que ce soit à l'initiative de Nathalie qu'ils se sont réconciliés l'an dernier.