«Les arts et la culture sont devenus depuis quelques années le socle sur lequel repose l'image de marque de Montréal, et cette image de marque - amalgame de créativité, de contemporanéité, d'authenticité, d'unicité, d'innovation et d'affirmation - vaut son pesant d'or dans un monde où les villes jouent un rôle de plus en plus dominant dans les prises de décision qui touchent la mobilité des personnes et des capitaux.»

Simon Brault, président de Culture Montréal, n'a pas fait de grandes révélations hier au déjeuner-causerie du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Devant quelque 300 convives réunis à l'hôtel Le Reine Elizabeth - dont une table d'honneur composée principalement de femmes influentes du milieu culturel -, le président du Comité de pilotage de Montréal, métropole culturelle a rappelé les faits et les chiffres de base aux décideurs à qui il s'adressait.

Cette image de marque, dira-t-il encore, constitue «un paragraphe essentiel de tout argumentaire sérieux pour faire des affaires, attirer les talents, stimuler le tourisme ou conclure toute négociation stratégique.»

Attirer les talents dans ce «laboratoire à ciel ouvert» qu'est Montréal, et qui le restera pourvu que la ville reste «toujours en danger» comme le sont - doivent l'être - les véritables créateurs. Simon Brault a évoqué les noms du romancier Rawi Hage, Libanais d'origine arrivé à Montréal via New York, qui a fréquenté l'Université Concordia et l'UQAM avant d'exploser sur la scène internationale avec De Niro's Game, et le musicien canadien David Usher, qui vient de lancer The Mile End Sessions, nommé en l'honneur de son quartier dans sa ville d'adoption.

Retard

Si Montréal présente de multiples avantages comme plateforme d'essai et de lancement, la métropole culturelle (et québécoise) n'en accuse pas moins du retard dans certains champs, dont celui de la gestion et de la formation des leaders où, selon M. Brault, Toronto est très en avance. Il faut, selon lui, reconnaître l'importance des administrateurs... et les payer en conséquence pour que se produise le nécessaire «pairage entre l'artiste et le gestionnaire».

Dans un lapsus qui pourrait s'avérer prémonitoire, M. Brault a évoqué par ailleurs les «1000 festivals de Montréal»; il voulait dire 100, mais l'explosion à l'échelle mondiale des microfestivals pourrait éventuellement en décupler le nombre... Entre-temps, M. Brault croit fermement que les festivals montréalais, petits et grands, ne peuvent survivre que s'ils offrent de façon constante «qualité et unicité».

Simon Brault, en terminant, a souligné la nécessité pour tous les Montréalais, décideurs, créateurs et citoyens, de développer «une conscience aiguë de la nécessité de protéger et de renforcer les différentes composantes tangibles et intangibles de ce mystère montréalais qui engendre cette création artistique originale et le désir de performance et de dépassement que nous voulons partager avec nos concitoyens et avec le reste de la planète».