Avant les revues de fin d’année et les suggestions de films de Noël, voici des titres sur Netflix, tels que proposés par nos journalistes.

Rustin

Si Rustin traite d’un élément important de l’histoire des Noirs qui a été enterré trop longtemps, le film offre aussi à son interprète principal l’occasion de livrer une performance extraordinaire ! Colman Domingo (Ma Rainey’s, Zola, Euphoria) incarne un homme complexe. À la fois fort et vulnérable, brillant et tourmenté, solidaire et solitaire. Cette performance bouleversante vaudra sans doute à Domingo une sélection aux Oscars dans la catégorie du meilleur acteur dans un rôle principal.

Luc Boulanger

The Killer

Le réalisateur David Fincher crée une ambiance feutrée très particulière, à laquelle la musique de Trent Reznor et Atticus Ross n’est pas étrangère. Le scénario d’Andrew Kevin Walker distille un humour irrésistible, gracieuseté des mantras pseudophilosophiques et perles de sagesse de gourous motivateurs que le tueur se répète sans cesse, à l’occasion de monologues intérieurs souvent hilarants.

Marc Cassivi

El Conde

La mise en scène de Larraín, minutieuse et soignée, dicte le rythme d’un récit moins contemplatif que les précédentes biographies filmées plus traditionnelles du cinéaste chilien, au sujet de Jackie Kennedy ou de Lady Diana Spencer, notamment. La trame sonore symphonique et lyrique se prête à merveille à cette dystopie particulièrement cynique, doublée d’une fable familiale sur la corruption, l’avarice et la cupidité.

Marc Cassivi

Beckham

Pour l’honnêteté du propos, pour la qualité de la recherche et pour les images où l’ancien athlète professionnel parle de son nouveau hobby d’apiculteur, Beckham atteint son but. Cette minisérie généreuse en archives et en entrevues rassasiera autant les sportifs que les amateurs de potins.

Hugo Dumas

Till Murder Do Us Part

Cette minisérie de quatre épisodes regorge d’images d’archives du procès de l’époque et réunit une quantité effrayante de photos ensanglantées de la scène du crime, soyez-en avertis. Ça se regarde d’un coup et le dernier épisode, c’est un classique, ne fournit pas toutes les réponses à cette affaire glauque, qui a intéressé, à l’époque, autant Larry King que Geraldo Rivera.

Hugo Dumas

La chute de la maison Usher

Découpée en huit tranches d’une heure, La chute de la maison Usher revisite l’œuvre du romancier américain Edgar Allan Poe de façon inventive, moderne et glaçante. Pensez à un alliage des séries Succession et Painkiller, mais enrobé d’hallucinations morbides et de meurtres crapuleux.

Hugo Dumas

Bodies

La reconstitution historique crédible et les factures visuelles adaptées donnent l’impression de visionner quatre séries dissemblables : un Peaky Blinders en 1890, un Faucon maltais en 1941, un Homeland en 2023 et un Years and Years en 2053. Étonnamment, tous ces morceaux disparates forment un récit cohérent et harmonieux, sans cassure de ton. Il s’agit d’une œuvre complexe, amusante et originale, qui divertit tout en stimulant plusieurs zones de notre cerveau.

Hugo Dumas

Fair Play

Alors que les amoureux s’éloignent l’un de l’autre, la cinéaste les rapproche une dernière fois dans une scène évoquant le soir de leurs fiançailles. Cette fois, la fougue fait place à la violence. À elle seule, cette percutante scène résume l’idée de Fair Play selon laquelle chaque mot que l’on prononce et chaque geste que l’on fait peuvent se retourner contre soi, même lorsqu’on est soi-même victime.

Manon Dumais

La merveilleuse histoire d’Henry Sugar

Wes Anderson, qui tente d’adapter La merveilleuse histoire de Henry Sugar depuis des années, a choisi de rester le plus fidèle possible au texte, grâce à des personnages qui sont à la fois acteurs et narrateurs du récit. La direction artistique est, comme toujours chez Anderson, magnifique, avec les couleurs saturées et vives, ou au contraire délavées et terreuses, qui ont fait la réputation de son cinéma.

Marc Cassivi

Nyad

Narcissique, acariâtre, opiniâtre, ressassant les paroles de son père d’origine grecque à qui veut bien l’écouter, Diane Nyad n’est pas un personnage auquel on s’attache d’emblée. Fort heureusement, Annette Bening parvient à humaniser l’admirable athlète de haut niveau. À ses côtés, dans le rôle ingrat de l’amie altruiste et dévouée, Jodie Foster insuffle humour et légèreté à sa partition. Portant avec fierté les marques du temps sur leur visage resplendissant, les deux complices incarnent la réelle force tranquille qui porte Nyad.

Manon Dumais