Des lecteurs nous rappellent que la population est vieillissante, qu’elle entend moins bien, qu’elle se déplace plus difficilement et que l’heure des représentations – 20 h en général – est un peu tard.

Certains proposent de devancer, ne serait-ce que d’une heure, le début du spectacle, et d’offrir plus de représentations l’après-midi, question de faciliter les déplacements de cette frange de la population, qui a beaucoup fréquenté les salles par le passé. Des personnes qui ont aujourd’hui une santé plus fragile et qui n’osent plus réserver leurs billets d’avance ou même s’abonner.

Lorraine nous écrit : « J’ai 78 ans. Aussi bien le préciser en partant. De l’âge de 20 ans jusqu’à ma retraite, j’ai fréquenté tous les théâtres montréalais. Je voyais une douzaine de pièces par année et les théâtres étaient bondés. J’ai vu à peu près tous les Robert Lepage, des créations, des pièces mal ficelées aussi. Je rentrais tard. J’habite à Saint-Jean-sur-Richelieu. Beaucoup d’amateurs de théâtre ont vieilli. Les pièces sont présentées à 20 h, c’est tard. Il faudrait que plus de pièces voyagent. Ou qu’on offre plus de matinées à tout le moins. »

Micheline Jourdain, elle, croit que le changement de comportement des spectateurs est lié en partie à leur âge. « Le théâtre me semble surtout attirer des personnes dans la force de l’âge, nous écrit-elle. Depuis plus de 25 ans, mon groupe d’amies fréquente les théâtres à raison d’une représentation chaque mois. Dans ce groupe, trois personnes sont mortes et parmi les autres, certaines connaissent une santé plus fragile. Elles n’osent pas réserver à l’avance. »

La réaction de deux directeurs de théâtre

Au Théâtre de Quat’Sous, on admet que l’horaire des représentations est un enjeu. « On est conscients du fait que 20 h n’est plus une bonne heure, nous dit Catherine Vidal. On a tenté des représentations à 19 h, mais on nous a dit que c’était trop tôt, donc on va essayer à 19 h 30. C’est de l’essai-erreur. On a aussi une représentation à 16 h les samedis, mais il faut réfléchir à tout ça. Honnêtement, cet exercice est une occasion en or de repenser à la façon d’accueillir nos publics et de revaloriser le vivant de l’art. Parce que le théâtre est essentiel à la santé de la société. C’est un lieu de réflexion et de pensée. Si on est confronté juste à du divertissement, on se rend compte qu’on est en carence. »

Du côté du Théâtre Denise-Pelletier, Claude Poissant estime qu’il y a déjà plusieurs plages horaires offertes à ses différents publics. « On a des représentations à 16 h, des 5 à 7, à 19 h, 19 h 30, 20 h, des matinées, donc il y a beaucoup d’horaires variés. »