C’est ce que plusieurs intervenants nous ont dit dans notre reportage. L’offre abondante de la rentrée automnale a forcé le spectateur à faire des choix.

Et quand on choisit d’aller voir Shania Twain, Depeche Mode ou de se rendre à Toronto pour voir le show de Taylor Swift, eh bien ! il y a de bonnes chances qu’on fasse l’impasse sur le show de Philippe Brach au MTelus ou sur la dernière pièce présentée au TNM.

Vous êtes nombreux à nous confirmer cette situation. Votre budget consacré à la culture est parfois généreux, mais il n’est pas infini. Surtout, vous manquez de temps pour tout voir.

Choisir, c’est exclure, dit-on, donc il y a une foule de pièces et de spectacles que vous n’irez pas voir, faute de temps, et faute d’argent. Francine Pinard, elle, croit qu’au-delà de cette offre abondante, il y a une question de contenu. « Je suis désolée, mais le compétiteur le plus important pour le théâtre ce sont les spectacles d’humour. Il y a une quantité phénoménale d’humoristes parmi tous les grands diffuseurs, enfin les plus importants reçoivent tous les humoristes de la terre. Ironie ! Le public veut rire, veut s’amuser et le théâtre, à quelques exceptions près, n’est pas comique. Il y a aussi les spectacles à grand déploiement, le théâtre musical, les salles se remplissent à combien le billet ? Aucun souci pour les producteurs de cette offre. Et pendant ce temps, une fois de plus, le théâtre va mal. Je l’ai entendu souvent, j’ai dirigé une compagnie de théâtre jeune public pendant 30 ans : c’est cher, c’est long et c’est lourd. »

La réaction de deux directeurs de théâtre

Claude Poissant et Catherine Vidal ne croient pas que l’offre de l’automne a été plus abondante que les autres rentrées automnales – exception faite des années de pandémie. « Il y a peut-être plus de formes hybrides, de nouvelles approches, ça surprend peut-être les gens, mais choisir, c’est choisir », nous dit Claude Poissant. Un avis que partage Catherine Vidal. « Les shows d’humour, les évènements populaires, Netflix, tout ça existait avant. Encore une fois, notre objectif doit être de revaloriser les lieux d’art vivant et de faire sortir les gens. »