La mobilité et le stationnement sont invoqués par de nombreux lecteurs qui nous disent avoir délaissé les salles de spectacles de Montréal pour cette raison.

Ils déplorent le nombre anormalement élevé de rues « barrées » ou « obstruées par des cônes orange », ainsi que les « entrées d’autoroute fermées » au moment de quitter le centre-ville. La majorité de ces personnes habitent en périphérie ou en banlieue de Montréal. Parfois encore plus loin, dans les Laurentides ou les Cantons-de-l’Est.

Dans ce contexte, ils préfèrent attendre que ledit spectacle ou ladite pièce soit présenté (ce n’est pas systématique, malheureusement) dans une salle de leur région.

Philippe Suys, de Boucherville, nous écrit : « Je peux vous affirmer que le facteur le plus néfaste pour remplir les salles de Montréal, c’est l’accumulation de cônes orange, de rues bloquées et de ponts surchargés vu la fermeture imprévue de ces derniers. Aucun de mes amis n’y retourne. »

Nathalie Cyr, elle, n’en peut plus des travaux qui ont cours à Montréal. « La raison pour laquelle je ne vais plus voir de spectacles à Montréal est tout simplement parce que je suis exaspérée du réseau routier à Montréal et aux abords de la ville. Les détours, les cônes orange, les ponts en réfection, plus capable ! […] J’habite les Basses-Laurentides et si un artiste veut que j’aille voir son spectacle, qu’il vienne me voir. Nous avons des salles respectables alors je choisis soit la salle de Lachute (salle Desjardins), de Saint-Eustache (Zénith) ou celle de Saint-Jérôme (salle Gilles-Vigneault). »

La réaction de deux directeurs de théâtre

« C’est sûr que les entraves à la circulation doivent avoir un effet sur la fréquentation des salles, nous dit Catherine Vidal. En même temps, ça ne nous a pas empêchés de faire salle comble avec La dernière cassette [d’Olivier Choinière]… Pour notre deuxième production, c’est plus difficile, mais je pense que lorsque la rumeur est bonne, les gens viennent. Je pense aussi que plus les shows ciblent une communauté, mieux ça fonctionne. Mais il faut faire attention de ne pas rentrer dans une logique uniquement commerciale. »

Claude Poissant, lui, estime que les travaux dérangent tout le monde, y compris le milieu culturel. « En même temps, je me dis qu’on vaut mieux que quelques cônes orange, mais c’est ardu, c’est sûr, il ne faudrait pas que ce soit permanent. »