Le meilleur de 2009 revue et corrigée, produit par le Rideau Vert et présenté au Théâtre Outremont, se résume en deux noms: Véronique Claveau et Benoît Paquette. Deux imitateurs spectaculairement confondants à qui on doit les séquences les plus désopilantes de cette revue de l'année autrement tiédasse et ponctuée de quelques pointes de mauvais goût.

Le rire supporte mal la tiédeur. Soit on s'esclaffe, soit on reste froid. Inutile de le nier, on rit bel et bien pendant 2009 revue et corrigée. Mais on ne peut cependant pas dire que la foule s'est beaucoup tapé sur les cuisses, jeudi, à l'Outremont. La faute aux auteurs, qui ont trop souvent écrit leurs gags en caractères gras, davantage qu'aux interprètes.

Le maire Tremblay (Benoît Paquette) en a pris pour son grade, sa candeur et sa bonasserie étant continuellement confrontées à l'arrogant, mais provincial maire Labeaume (Marc St-Martin). C'est d'ailleurs un numéro axé sur les FrancoFolies, symbole de la rivalité Québec-Montréal, qui a été le meilleur moment du spectacle.

Véronique Claveau est apparue, les bras tatoués, imitant à merveille les marmonnements chantés de Coeur de pirate. Benoît Paquette a par la suite enfoncé le clou en apparaissant affublé d'un extravagant costume rose, parodiant Pierre Lapointe et sa plume ampoulée: Je reviendrai était devenu Je conjuguerai. À crouler de rire, vraiment. Ce même Benoît Paquette a été aussi stupéfiant dans les rôles de Louis-José Houde et d'André Sauvé.

Trop souvent, cependant, les imitateurs étaient plus inspirés que leurs textes. C'est ainsi que, malgré d'excellentes performances d'acteurs, un sketch consacré à l'émission de Josélito Michaud (Martin Héroux) avec Xavier Dolan (Marc St-Martin) comme invité, n'a pas vraiment décollé. Il y en a eu d'autres.

Mince frontière

À deux moments, les auteurs ont aussi traversé la frontière qui sépare humour grinçant et mauvais goût. Ainsi, une parodie de Chloé Sainte-Marie chantant en innu (encore Véronique Claveau), a basculé dans l'indécence en se moquant des Autochtones qui ont reçu des sacs mortuaires, et non pas des autorités sanitaires qui avaient commis l'envoi litigieux.

Le long segment consacré à la mort de Michael Jackson a lui aussi connu ce genre de revirement. Après avoir brillamment ironisé sur la toxicomanie chez les superstars, les auteurs n'ont rien trouvé de mieux que de ressortir de vieux gags sur la blancheur et la laideur du roi déchu de la pop. Une occasion ratée pour cause de blagues réchauffées.

 

 

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Jusqu'au 9 janvier au Théâtre Outremont.