Le Cirque Éloize avait l'ambition de se faire une place plus importante dans les grandes villes du monde. Pour cela, il avait besoin de l'expertise commerciale et de l'aide financière d'un plus gros partenaire. Il s'est tourné vers le Cirque du Soleil.

Hier, les deux organismes ont annoncé la signature d'un partenariat stratégique, qui, dixit le communiqué de presse, permettra au Cirque du Soleil d'apporter son «expertise commerciale» au Cirque Éloize.

En grattant un peu le vernis du texte et surtout, après avoir conversé avec Jeannot Painchaud, président et directeur général du Cirque Éloize, on a fini par comprendre que le Cirque du Soleil acquérait des parts du petit frère. Mais on repassera pour avoir quelque chiffre que ce soit. Secret défense, comme disent les Français.

«Deux de mes partenaires ont récemment quitté. Il y avait de l'espace pour l'investissement, explique simplement M. Painchaud. Mais nous demeurons totalement indépendants. C'est comme une grande compagnie qui investit dans une autre pour développer un marché particulier.»

Sur le terrain, l'arrivée du Cirque du Soleil permettra à Éloize de mettre en oeuvre sa stratégie internationale et de s'établir dans les grandes villes, une expertise propre au Cirque du Soleil.

«Depuis 18 ans, nous avons visité 375 villes à travers le monde. C'est plus que le Cirque du Soleil, s'amuse Jeannot Painchaud. Mais notre but est maintenant de nous installer plus longtemps dans de grandes villes.»

Actuellement, deux spectacles du Cirque Éloize, Rain et Nebbia, parcourent l'Europe et l'Amérique latine. Le nouveau spectacle, iD, qui sera présenté lors de l'ouverture officielle du nouveau festival Montréal complètement cirque le 8 juillet dans le Vieux-Port, prendra lui aussi la route par la suite.

Lorsqu'on lui demande quels marchés le Cirque Éloize a dans sa mire, Jeannot Painchaud évoque l'Europe et les États-Unis. «Nous souhaitons aussi que ce partenariat nous permette d'accélérer le développement asiatique», dit-il.

Du côté du Cirque du Soleil, on souligne dans le communiqué conjoint que ce partenariat est «d'abord et avant tout une décision d'affaires» qui permet au Québec de renforcer sa position comme capitale mondiale du cirque.

Daniel Lamarre, président et chef de la direction du Cirque du Soleil, salue également «la force créative unique» du Cirque Éloize et manifeste son appui à l'équipe en place.