Très apprécié lors de sa création dans le Vieux-Port de Montréal en avril 2010, le spectacle Totem du Cirque du Soleil, mis en scène par Robert Lepage, y revient à compter du 16 juin. Il sera sous le grand chapiteau montréalais jusqu'au 17 juillet, avant de reprendre la route pour Toronto et San Francisco, puis de retourner à Londres, où il est actuellement à l'affiche au Royal Albert Hall.

«Les spectateurs québécois nous ont souvent fait remarquer qu'ils voient nos spectacles uniquement à leur création et n'ont plus l'occasion de les voir en version plus rodée ensuite. Cette fois, ils vont pouvoir le faire, 14 mois plus tard», explique Sylvie Galarneau, directrice générale artistique et directrice principale artistique du Cirque du Soleil. «Et on a hâte de revenir devant un public québécois, précise de son côté le chanteur Christian Laveau. Disons qu'à Montréal, on est plus expressifs; à Amsterdam et à Londres, le public attend la fin des numéros pour applaudir!»

Seconde mise en scène de Robert Lepage pour le Cirque du Soleil, Totem traite avec finesse et humour de l'évolution de l'être humain, depuis l'état d'amibe à celui d'attaché-case vivant, en passant par l'oiseau que nous rêvons tous d'être! Vu jusqu'ici par 800 000 spectateurs, il s'appuie sur des numéros de cirque rares - celui de perches métalliques russes à la fin de la première partie n'est presque plus pratiqué dans le monde -, des projections incroyablement organiques et une musique inspirée en partie de la tradition amérindienne.

«Robert Lepage a assisté à des représentations à Amsterdam, à Londres. Il y sera de nouveau la semaine prochaine et il était plutôt content de ce qu'il a vu», confie Mme Galarneau.

En juillet, on remarquera que certains «personnages» sont plus présents: «On a par exemple intégré le scientifique, le toréador et les singes à la première partie, alors qu'on ne les voyait qu'en deuxième partie dans le numéro de manipulation», explique Sylvie Galarneau. Numéro de manipulation époustouflant, en passant.

Un numéro de main à main a aussi été ajouté, et un second danseur amérindien s'est joint à Totem. Rappelons que ce numéro de danse avec cerceaux est particulièrement intense. «Ce sont de vrais Amérindiens qui dansent et cela ajoute un caractère spirituel, sacré, au spectacle, on ne peut pas les remplacer par un autre acrobate», tient à préciser la directrice artistique.

D'ailleurs, certains des chants qu'on entend dans le spectacle sont en huron-wendat, et non en langue inventée, comme le Cirque en a pourtant l'habitude: «C'est à la demande de Guy Laliberté, le grand chef, que cela s'est fait», explique Christian Laveau, lui-même d'origine wendat. «C'est particulier, pouvoir chanter notre langue partout dans le monde, alors qu'elle a failli disparaître à cause de l'évangélisation...» La trame sonore de Totem (offerte en ligne et sous le chapiteau) bat d'ailleurs des records de vente au Cirque.

«Une chose a beaucoup changé depuis la première, conclut M. Laveau. Nous sommes 19 nationalités dans la troupe et, au début, on était pas mal tous chacun dans notre coin. Maintenant, il y a une chimie, une symbiose entre nous, de l'amitié aussi, et je pense que les spectateurs les ressentent.»

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Totem du Cirque du Soleil du 16 juin au 17 juillet, dans le Vieux-Port de Montréal. Billets en vente maintenant en ligne (cirquedusoleil.com/totem) ou au 1 800 450-1480.