De passage à Montréal le temps d'une conférence de presse, la directrice générale du Crazy Horse Andrée Deissenberg a officiellement annoncé la venue à Montréal du 9 au 13 juillet prochain au TNM de Forever Crazy, le spectacle du mythique cabaret parisien actuellement en tournée mondiale. Entrevue avec celle qui a su donner un second souffle à l'établissement qui souffle cette année ses 60 bougies.

C'est ironiquement en voyant des images de l'effeuilleuse américaine Lili St-Cyr en pleine action au Théâtre La Gaïté, l'ancêtre du TNM à Montréal, qu'Alain Bernardin aurait eu l'idée de créer le Crazy Horse en 1951.

«Le Crazy Horse est la réponse très parisienne d'un créateur au mouvement burlesque nord-américain», explique Andrée Deissenberg.

En poste depuis 2006, la directrice générale du cabaret parisien a été recrutée par les nouveaux propriétaires de l'établissement afin de rafraîchir son image. Résultat: un nouveau spectacle signé Philippe Découflé, et une tournée mondiale afin de redorer le blason du Crazy Horse.

«Il fallait lui donner un nouveau souffle. On devait lui faire un mini-lifting. Il ne s'agissait pas de changer totalement la formule, mais de lui redonner une allure 21e siècle», précise-t-elle.

Andrée Deissenberg a su s'entourer et a fait appel au montréalais Dick Walsh pour prendre en main Forever Crazy et lui donner une allure adaptée à la clientèle internationale et néophyte. Mais le spectacle a tout de même suscité quelques controverses.

«À Taipei ils ont demandé aux filles de garder leur string. On devait partir au Maroc pour trois soirs au Nouvel An, mais ils ont annulé à la dernière minute. Pourtant les filles son tellement habillées de lumières qu'on ne voit rien!», dit la directrice.

Séduire les féministes

Présenté en ouverture des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), le film de Frederick Wiseman, Crazy Horse, avait suscité la controverse auprès d'une trentaine de signataires, dont la productrice Sophie Bissonnette (Sexy inc. Nos enfants sous influence) et le réalisateur Magnus Isacsson (Uranium). «C'est le seul pays et la seule province au monde où le documentaire a suscité une controverse. C'est une méconnaissance de ce qu'on fait et je suis contente de pouvoir présenter notre travail ici», explique Andrée Deissenberg. «Les femmes qui dans les années 60-70 enlevaient leurs vêtements étaient les premières féministes. Et j'invite les néo-féministes à venir découvrir ce spectacle qui met avant tout la femme et la féminité en valeur», conclut-elle.