L'année demeurera celle de la disparition de deux phares fondamentaux: Pina Bausch, 68 ans, et Merce Cunningham, 90 ans, qui suivait celle de Maurice Béjart l'année précédente. Au Québec, on se rappellera quelques belles visites, les triomphes de Dave St-Pierre en Avignon et la tournée des Grands Ballets au Moyen-Orient. Mais aussi les États généraux de la danse qui auront souligné les priorités et les manques du milieu. Une année riche, oui, mais en demi-teinte.
LE BILAN D'ALINE APOSTOLSKA
Plus belle audace
Sutra de Sidi Larbi Cherkaoui, à Danse Danse, pour l'audace et l'impact énergétique même si la scénographie manquait, ex aequo avec La belle au bois dormant de Mats Ek pour les GBCM, absolument novateur.
Plus grande émotion
Le Cri de Nacera Belaza, à l'Agora, une épure fulgurante qui prend aux tripes et à la gorge.
Un certain envoûtement
S de José Navas, à Danse Danse, magistrale finesse géométrique à fleur de peau.
L'inattendu
Transports exceptionnels, au FTA, le duo entre Dominique Boivin et sa gigantesque pelle mécanique, poétique, car insensé.
La plus grande déception
Le show poche de Catherine Tardif, au FTA, rien de rien de rien... pendant une heure.
LE BILAN DE STÉPHANIE BRODY
Moment de grâce
Jocelyne Montpetit dans Nuit_Nacht_ Notte, à l'Agora de la danse; toujours égale à elle-même, avec ce moment si étonnant dansé au son d'Elvis.
Impudique
Déversoir de la contorsionniste Angela Laurier, au Théâtre La Chapelle; un regard courageux et cru sur les blessures familiales et la maladie mentale.
Trop dommage, ce ratage
Diasporama de PPS Danse, à l'Agora de la danse; belle idée que d'inviter des chorégraphes québécois exilés à présenter leur travail à Montréal, mais le résultat fut sans éclat.
Ce garçon mérite d'aller loin
Le chorégraphe, danseur et compositeur Jacques Poulin-Denis, à Tangente, ou quand l'intelligence se double d'un propos singulier.
Les danseurs les plus hallucinants
Ceux du Ballet du Grand Théâtre de Genève, à Danse Danse, en déséquilibre constant dans Selon désir d'Andonis Foniadakis.