Nos journalistes Chantal Guy et Paul Journet dressent leur bilan du 27e Festival Juste pour rire.

Les deux meilleures minutes du Festival

J'hésite entre le numéro complètement fou des Denis Drolet au Gala de Normand Brathwaite, qui a été drôle parce qu'il a littéralement tétanisé la salle du Saint-Denis, et l'étonnant monologue d'André Sauvé, en frère de Monsieur Caron, au Gala Hommage à RBO (un bel hommage de bout en bout, d'ailleurs). Des moments d'anthologie...

Les deux pires minutes du Festival

Le numéro de Peter MacLeod au Gala de Laurent Paquin, qui ressemblait à un très mauvais commentaire éditorial, étroit d'esprit et absolument pas drôle.

Le meilleur spectacle du festival

Le Cabaret Bio Dégradable, dont le concept hilarant va très bien avec le Festival Juste pour rire, lequel a fait une belle prise en l'intégrant à sa programmation.

La révélation du Festival

La pièce Once and For All We Are Going To Tell You Who We Are So Shut Up and Listen, présentée dans le cadre du Zoofest. Un pur moment de grâce en compagnie de 13 jeunes acteurs qui nous font vivre, de l'intérieur, cette période trouble qu'est l'adolescence. Mais si on parle de relève humoristique, je dirais les quatre filles du Girly Show: Korine Côté, Nadine Massie, Mélanie Dubreuil et Isabelle Ménard.

La meilleure blague

«On passe-tu un bel été, hein? Hier, je me suis acheté un costume de bain chez Kanuk.» J'ai de l'affection pour cette blague de François Massicotte, qui résume parfaitement bien notre été.

En résumé

Après avoir vu tous les galas au Saint-Denis, force est de constater que les humoristes établis sont en pleine fleur de l'âge, en santé et très aimés. Malgré les pépins au Gala de Mike Ward où plusieurs invités de marque ont dû annuler, ils ont tous fait salle comble. J'ai cependant été déçue de voir si peu de relève dans ces galas qui offrent une importante visibilité aux nouveaux venus. Parmi les quelques-uns qui nous ont été présentés, aucun ne s'est particulièrement démarqué, sauf peut-être Dominique Paquet. Pas de révélation fulgurante à la Rachid Badouri, par exemple. Et pratiquement aucune fille humoriste non plus. Il fallait aller au Studio Juste pour rire pour trouver un vent de fraîcheur, et aussi un public très différent. Plutôt que de présenter quelques numéros qui sont sans rapport avec l'humour, pourquoi n'est-on pas allé chercher les jeunes humoristes du Show XXX ou du Girly Show?

Quant au Zoofest, le nouveau volet multidisciplinaire de Juste pour rire inspiré notamment du Fringe, il faudra attendre à l'an prochain pour voir s'il trouvera sa personnalité, puisqu'il s'est plutôt résumé, pour cette première présentation, à englober tous ces petits spectacles que nous propose de toute façon le Festival chaque année. Il faudrait aussi changer le site internet, pénible au possible à consulter.

Enfin, il est toujours étonnant de voir à quel point le site extérieur du Festival demeure aussi populaire auprès des festivaliers, et plus particulièrement des familles, qui ont envahi les rues tous les jours, malgré le mauvais temps, prouvant par là que Juste pour rire a vraiment un public fidèle.