Malgré la récession, le Festival Juste pour rire prévoit faire ses frais pour sa 27e présentation. «Il est encore trop tôt pour le conclure officiellement, mais on pense que oui», indique son directeur général, Yves Desjardins.

Le festival, un organisme à but non lucratif, a reçu des subventions d'environ 8 millions cette année (4,7 millions d'Ottawa, 2,3 millions de Québec, 500 000 $ de Montréal et 400 000 $ de Tourisme Montréal). C'est 3 millions de plus que l'année dernière. L'ajout vient d'un nouveau programme d'Industrie Canada, le Programme de manifestations touristiques de renom. «Il doit exister l'année prochaine, et on a bon espoir de recevoir la même somme», avance M. Desjardins.

Les dépenses du Festival Juste pour rire de Montréal (volets franco, anglo et Zoofest) s'élevaient cette année à 45 millions. Le festival explique qu'il a mis en place plusieurs mesures pour limiter ses coûts afin d'affronter la crise. «On craignait que les gens se déplacent moins. Nous étions très inquiets. Ils ont pris du temps pour acheter, mais les ventes se sont heureusement accélérées dans les 30 derniers jours», raconte-t-il.

Les recettes des ventes de billets sont finalement passées d'un peu plus de 9 millions à un peu plus de 10 millions, soit une augmentation de «8 à 10 %».

«Pour le nombre de billets, on n'en a pas vendu beaucoup plus que l'année dernière (environ 220 000 billets), précise-t-il. La différence se situe dans les revenus de vente. Les gens ont acheté de meilleurs billets, par exemple au parterre au lieu du balcon.»

Même si 2009 marquait la naissance d'un nouveau festival organisé par le Groupe Juste pour rire, le Zoofest, le nombre total de spectacles programmés est resté à peu près le même. En effet, pour sa première présentation, le Zoofest récupérait plusieurs anciens spectacles du Festival Juste pour rire.

«Comme tout nouveau festival, le Zoofest a eu ses hauts et ses bas, mais nous sommes satisfaits dans l'ensemble. Il reviendra l'année prochaine. Nous avons eu seulement 100 jours pour le préparer. Là, on commence à travailler dès aujourd'hui pour mieux le positionner et améliorer la prochaine présentation.»

L'humour y occupait environ 55 % de la programmation. Il prévoit que ce pourcentage baissera sous les 50 % ou même 40 % l'année prochaine.

Record de Juste pour aider

La campagne de financement Juste pour aider a amassé plus de 600 000 $ cette année, soit trois fois plus que les années précédentes. Deux organismes de charité se partagent la somme: Comic Relief, qui s'attaque à la pauvreté en Afrique, et la Maison du père, qui vient en aide aux sans-abri. Gilbert Rozon, grand patron de Juste pour rire, est d'ailleurs président honorifique du conseil d'administration de la Maison du père. «L'argent qu'on leur verse grâce à Juste pour aider représente environ 10 % de leur financement annuel», observe Éric Belley, vice-président télévision francophone et programmation du Festival.

Si Juste pour aider a triplé sa récolte cette année, c'est parce qu'il misait sur la combinaison de cinq activités simultanées dimanche dernier: le téléthon présenté à TVA, le spectacle extérieur gratuit animé par Gregory Charles, le spectacle de Jean-Marc Parent, le défilé du Grand Charivari et un gala anglophone. «C'était complètement cinglé, et je pense qu'on va le refaire l'année prochaine», lance M. Belley.

On sait déjà que la chorale Scala (prix Coup de coeur La Presse du meilleur spectacle des Arts de la rue) reviendra pour le spécial Juste pour chanter. Même chose pour le Grand Charivari, dont le défilé sera par ailleurs repris le 7 septembre prochain pour inaugurer la place des Festivals.

Le 28e Festival Juste pour rire de Montréal se déroulera du 7 au 25 juillet 2010.