Céline Dion a sans doute surpris quelques-uns de ses fans en imitant Cher, Rihanna et Sia à l'émission de Jimmy Fallon la semaine dernière. André-Philippe Gagnon, qui a réchauffé la salle pour la chanteuse à Paris et qui le fera pour ses 17 spectacles au Québec, n'était sûrement pas du nombre.

«Quand elle me remerciait pendant son spectacle à Bercy, Céline se mettait à m'imiter en Julien Clerc, en Barry White ou en homme-saxophone, raconte l'imitateur bien connu. C'était vraiment cute, tu voyais qu'il y avait de l'amitié dans ça. Céline a été bien généreuse. On a fait une tournée ensemble en 1998-1999, puis j'ai fait mes trucs et 18 ans plus tard, elle me rappelle. J'étais ému...»

Gagnon se souvient d'un spectacle de Céline Dion au Théâtre St-Denis dans les années 80 au cours duquel elle imitait Ginette Reno et Michael Jackson.

«Pendant son réchauffement à Paris, il fallait entendre les trucs qu'elle faisait avec sa voix: du classique, de l'opéra, des imitations de différentes chanteuses. Elle peut chanter n'importe quoi, l'organe qu'elle a est fantastique!»

André-Philippe Gagnon s'y connaît bien en matière d'imitations, lui qui en a fait sa spécialité depuis le début des années 80. Il pourrait même se faire passer pour Serge Savard au téléphone et confondre la femme du Sénateur, assure-t-il en empruntant la voix de l'homme de hockey.

Du nouveau au Québec

Serge Savard n'est pas de ceux qu'André-Philippe Gagnon imite en première partie du spectacle de Céline Dion présenté depuis hier au Centre Bell. Comme à Paris, l'imitateur fera un survol par décennie de la musique pop depuis les années 50 en y intégrant toutefois plusieurs Québécois. Il estime qu'environ la moitié du numéro d'une demi-heure qu'il faisait à Paris a été repensé en fonction de son séjour au Québec.

«Je vais aller d'Elvis à Yoan en passant par Harmonium, Kaïn, Richard Desjardins, Patrice Michaud, un duo avec Jean-Pierre Ferland et Kevin Parent et même un petit bout de Boule Noire. Contrairement à Paris, je vais également faire des imitations parlées pour présenter les chanteurs à la façon d'Elvis Gratton, Yvon Deschamps, Guy A. Lepage ou Homer Simpson. Et, vers la fin, je me réserve une performance vocale, un petit shuffle vraiment rapide de chansons de tous les genres, d'Engelbert Humperdinck à Maroon 5, The Weeknd et Sam Smith, sans aucune présentation. Ce sera mon feu d'artifice.»

À la suite de ses neuf spectacles parisiens comme invité de Céline Dion, l'artiste a été retenu pour d'autres engagements à Lausanne, Paris et Nantes. Un producteur suisse l'a même invité à se produire à Marrakech à la fin janvier.

Il aimerait bien monter un tout nouveau spectacle pour le Québec avec Stéphane Laporte, son complice de toujours, mais ça ne se fera vraisemblablement pas avant deux ans, dit-il.

«Mes projets vont m'amener du côté anglophone, en Amérique du Nord ou en Angleterre. Mais les spectacles de Céline sont pour moi une belle occasion de dire: "Bonjour, tout le monde, j'ai encore le goût de faire des shows et j'ai du gaz".»

Les spectacles d'humour n'ont jamais été aussi nombreux que ces dernières années au Québec, constate celui qui s'est surtout produit dans l'Ouest canadien récemment. Par contre, la cuvée d'imitateurs qui pullulaient chez nous il y a quelques années se fait plus discrète.

«Il n'y a plus de Steeve Diamond, Marc Dupré est devenu chanteur et s'occupe de ses propres productions et on n'entend plus beaucoup parler de Michaël Rancourt. Pourtant, Véronic DiCaire arrive et paf! Elle a du succès. Je trouvais que c'était le bon temps pour concentrer mes énergies sur le reste du continent avec mon spectacle anglophone.»

Au sujet de ses problèmes avec le fisc, dont La Presse a fait état récemment, André-Philippe Gagnon se contente de dire ce qui suit: «Ça remonte à plus d'un an et demi. C'est derrière moi et je regarde en avant.»