Ce n'est pas la première fois que le metteur en scène Alexandre Marine se frotte à Un tramway nommé Désir. Il y a quatre ans, il l'a montée à Moscou. «Ce n'est pas le même spectacle, ce n'est pas une réplique de ce que j'ai fait en Russie», dit-il, à propos de la production qui prend l'affiche mardi au Rideau Vert.

Ce n'est pas non plus la première fois qu'il replonge dans le même texte en un si court laps de temps. Au cours de la dernière décennie, il a monté pas moins de quatre fois Les émigrés de Slawomir Mrozek, en trois langues: anglais, français et russe. «Chaque fois, on va plus en profondeur, assure-t-il. On trouve quelque chose qu'on n'aurait pas soupçonné il y a 10 ans.»

 

Retravailler la même pièce permet selon lui de mieux en dégager les forces et les faiblesses, de la rendre plus attrayante, de la développer davantage. Il souhaiterait d'ailleurs s'attaquer maintenant à La Cerisaie de Tchekhov dans l'espoir d'y revenir dans 10 ans. Un boulot qu'il aimerait également faire avec toutes les pièces de Tennessee Williams et «la majeure partie» de l'oeuvre de Shakespeare ou de Molière. «Ces pièces se lisent différemment selon les lieux, les époques et les environnements sociaux», soutient-il.

Pour Alexandre Marine, ces classiques constituent des points de repère qui permettent de mesurer l'évolution de la société. «Ils nous montrent combien elle change, comment nos relations aux autres, notre façon de parler et le regard qu'on pose sur les autres changent.»