Toni Servillo, né en 1959 dans la province de Naples, mène depuis plus de 30 ans une riche carrière d'acteur et de metteur en scène. Il a fondé sa propre compagnie, Teatro Studio de Caserta, dès sa jeune vingtaine et a monté des textes d'auteurs italiens tels Eduardo de Filippo, Enzo Moscato et Pirandello. Ses spectacles Propaganda (1979) et Guernica (1985) portent des titres qui témoignent par ailleurs d'une envie de mêler art et politique.

«L'art ne doit pas être idéologique, il doit aussi transmettre du bonheur. Mais comme le disait le grand comédien français Louis Jouvet: le théâtre doit donner un peu de feu au coeur et un peu de lumière à l'esprit», dit-il aujourd'hui.

En 1987, il a allié sa compagnie à deux autres pour fonder les Teatri Uniti. Trilogia della villeggiatura, qu'il présente la semaine prochaine à Montréal, est une coproduction de cette entité avec le Piccolo Teatro de Milan, prestigieuse institution italienne de réputation internationale cofondée par Giorgio Strehler au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Venu au cinéma sur le tard, au début de la trentaine, Toni Servillo s'est illustré récemment dans les films Il Divo et Gomorra, sans délaisser la scène pour autant. «Je ne suis pas comme ces comédiens qui attendent au théâtre d'avoir du succès au cinéma. Je crois qu'il est important, si on en a la possibilité, de faire les deux et de mélanger les deux publics.»