Princesse. Le mot évoque mille images. Toutefois, aucune d'elles ne correspond aux filles que l'on croise dans la pièce Princesses de Catherine Léger qui a pris l'affiche hier à la salle Jean-Claude-Germain du Théâtre d'Aujourd'hui, où trois soeurs - de jeunes professionnelles d'aujourd'hui - convoitent le «trône» de leur mère mourante.

La jeune dramaturge, lauréate du prix Gratien-Gélinas en 2006 pour Voiture américaine, a imaginé cette histoire écrite à gros traits pour parler de la compétition subtile qui existe entre les filles. «L'envie, c'était aussi de faire contrepoids à l'image classique de la femme conciliante qui arrive à trouver un équilibre entre le travail et la vie de famille, à cette idée selon laquelle le monde serait plus paisible s'il y avait plus de femmes en politique.»

Ces trois soeurs-là ne sont pas des colombes, en effet. Elles se crêpent le chignon, ne se gênent pas pour insulter leur mère ou lui fournir les moyens d'en finir. Ne reculant devant rien, Catherine Léger va jusqu'à pousser l'une de ses protagonistes à adopter la burqa dans une tentative loufoque de séduire un exotique gardien de stationnement du centre-ville...

L'aventure rocambolesque imaginée par la jeune auteure, qui se questionne sur la recherche de perfection des femmes et leur façon de se mesurer les unes aux autres, est dirigée par Diane Pavlovic qui, après 25 ans d'enseignement, d'écriture et de soutien dramaturgique aux théâtres, signe sa première mise en scène. «Il y a un mariage qui se fait entre l'effet de vérité recherché par la mise en scène et la plongée dans l'imaginaire de ces filles-là, qui fait ressortir leur humour et leur fantaisie», estime Catherine Léger.

Jusqu'au 8 octobre au Théâtre d'Aujourd'hui.