La programmation du Festival du Jamais lu, consacré à la découverte de nouveaux textes de théâtre, a été dévoilée hier Aux Écuries par ses codirecteurs artistiques Marcelle Dubois et Jean-François Nadeau.

Du 4 au 11 mai prochain, c'est donc à huit lectures publiques qu'on nous convie. Parmi elles, Mauvais goût, de Stéphane Crête, membre du collectif Momentum, auteur d'Esteban et de Mycologie, qui raconte le désespoir d'un groupe d'amis après la mort de l'un d'entre eux; Plaza, d'Emmanuelle Jimenez, qui fait suite à sa pièce Rêvez, montagnes créée en 2009; et Les morb(y)des, de Sébastien David.

Comme chaque année, ce sont les textes reçus par le Jamais lu qui ont dicté le thème mis de l'avant par les organisateurs durant le festival. Cette année, ce sont les questions liées à l'engagement collectif qui ont amené les codirecteurs artistiques à poser la question: «Où est-ce qu'on est?»

«C'est une question en lien avec ce printemps québécois où l'on sent une certaine grogne, un certain bouillonnement, explique Marcelle Dubois. Nous constatons qu'il y a à la fois un désir d'engagement et une grande désillusion par rapport aux partis politiques. Cette année, on propose au Jamais lu d'être des observateurs engagés. Tous les textes que nous avons retenus abordent ces questions d'une manière ou d'une autre.»

Soirée de lecture

Le coup d'envoi sera donné par le comédien Louis Champagne, qui animera une soirée originale baptisée Lettres ouvertes, poings fermés, où six auteurs nous feront la lecture de lettres d'opinions qu'ils ont imaginées.

Certaines ont même été envoyées aux individus ou aux ministères visés. Parmi les auteurs-comédiens, citons Norman Canaq-Marquis, Anne-Marie Olivier et Julie-Anne Ranger-Beauregard. Ils incarneront par exemple un cultivateur de navets qui écrit au premier ministre ou un homme qui écrit à son voisin sur l'anonymat dans les grandes villes. Une lettre a même été adressée à l'attaquant improductif du Canadien, Scott Gomez!

Le festival du Jamais lu, nous donnera aussi l'occasion de découvrir la plume de Camille Roy, qui a remporté le prix Égrégore pour son texte Qui file; La messe en 3D, d'Annick Lefebvre; Le mécanicien, de Guillaume Corbeil et Le monde sera meilleur, d'Édith Patenaude.

Près de la moitié des textes sont produits sur des scènes dans les trois ans qui suivent le festival, précise Marcelle Dubois, même si ce n'est pas l'unique objectif du festival. Cette année, au moins deux de ces textes seront programmés durant la prochaine saison, ceux d'Édith Patenaude et de Sébastien David.

Infos: www.jamaislu.com