Trois soirs à guichets fermés à l'Olympia de Paris, le Zénith en novembre puis en 2010 Bercy, la salle de tous les grands concerts rock: décidément rien ne semble pouvoir arrêter les Cowboys fringants, qui remportent en France un succès complètement atypique.

Le groupe s'est installé lundi soir dans un Olympia plein à craquer et débarrassé de ses célèbres fauteuils rouges. Dès les premières mesures d'Expédition, la chanson phare du dernier album des Cowboys, le public, qui en connaissait déjà les paroles par coeur, s'est mis à chanter et à danser. Comme d'habitude.

«Tout était déjà vendu il y a trois semaines, explique le producteur Claude Larivée, de La Tribu. On aurait pu faire deux soirs de plus tellement la demande était forte.»

Cette nouvelle consécration, dans la plus prestigieuse salle de Paris, survient cinq ans après les débuts - déjà triomphaux - des Cowboys à l'Élysée-Montmartre. C'était en avril 2004 et déjà le groupe comptait aux quatre coins de la France des milliers d'inconditionnels, aiguillés, via l'internet, par un groupe de jeunes fans très actifs, les Cousins fringants.

Comme le note Claude Larivée, «les Cowboys se sont implantés en France sans avoir besoin des radios commerciales». C'est bien ce qui fait d'eux un cas unique dans l'histoire de la chanson québécoise en France.

Les Cowboys, en jouant sur le double tableau de la fête et de l'engagement, ont rencontré un énorme succès sur scène, auprès d'un public jeune qui ressemble en tout point à celui du Québec. «On dirait un copier-coller. C'est à s'y méprendre», s'amuse Claude Larivée.

Si leurs disques se vendent assez bien (60 000 exemplaires pour La Grand-Messe, indique-t-on), c'est en salle que les affaires marchent le mieux. Entre les grands festivals, comme les Vieilles Charrues, en Bretagne, et les salles de 2000 ou 3000 places, «on doit être à plus d'un million de spectateurs», estime La Tribu.

C'est l'autre grande caractéristique des Cowboys: des tournées courtes mais des salles de plus en plus grandes. Après l'Olympia, le groupe se produira ainsi à Lyon et Genève, devant un total de 7000 spectateurs, puis en avril, il reprendra la route pour une série de «sept ou huit spectacles» dans des villes comme Lille et Bruxelles. En novembre, il passera à l'échelon supérieur avec une tournée des Zénith (5000 places en moyenne) qui conduira notamment Karl Tremblay et ses compagnons à Strasbourg et Dijon. Et ensuite? Le Palais Omnisports de Bercy, à Paris, dans le courant de l'année prochaine. Claude Larivée l'a confirmé: «les gens en redemandent». Et apparemment, c'est loin d'être fini.