En dépit des années qui passent pour AC/DC, le Rock'n'roll Train, un des derniers succès des vétérans australiens, arrive toujours à l'heure et fait toujours le plein des amateurs de hard rock, comme à Bercy dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ponctuel, le train infernal déboule d'abord par dessin animé interposé sur un écran géant qui se scinde ensuite pour laisser arriver sur scène une locomotive à taille réelle en carton pâte. Les premières notes de Rock'n'roll Train résonnent. Le show est lancé.

Le groupe créé en 1973 doit ensuite maintenir le spectacle sur des bons rails. Pas toujours facile avec le poids des ans et un dernier disque, Black Ice, qui ne capte pas toujours l'attention.

Ainsi, un des petits derniers, War Machine, épaulé par un cartoon criard sur écrans géants sonne creux et donne le signal d'une rotation bar-toilettes.

Mais les vieux diablotins s'y connaissent pour relancer la mécanique. Les succès d'hier, tels Back to Black, sont stratégiquement placés pour faire bondir une foule multigénérationnelle. Dans la fosse, sous la vague de bras tendus, on distingue des jeunes cadres aux costumes rayés, des Hell's Angels sur le retour ou des parents accompagnant leur adolescent affublé de cornes de diables clignotantes, produit dérivé du groupe.

Et les deux leaders, Brian Johnson (chant) et Angus Young (guitare), cabotinent pour le plus grand bonheur des fans. Le légéndaire guitariste laisse ainsi tomber son uniforme d'écolier australien (casquette, cravate et culotte courte) le temps d'un striptease qui dévoile son vieux corps malingre.

Dans la chanson suivante, c'est Brian Johnson qui s'accroche à la corde d'une cloche géante suspendue au-dessus de la scène, donnant les douze coups de Hell's Bells, succès imparable. Les «cloches de l'enfer» sont là, le public est aux anges.

Derrières ces deux bêtes de scène, la rythmique tient l'édifice, avec aux baguettes, Phil Rudd, batteur impavide à la cigarette collée aux lèvres (une incongruité aujourd'hui).

Le groupe égrène ensuite les gimmicks salaces, du simple manche de guitare entre les jambes du chanteur à la poupée gonflable géante qui chevauche la locomotive.

Au bout d'un peu moins de deux heures, le rappel est dévastateur: Highway to Hell, le succès planétaire, et For Those About to Rock, We Salute You. Le Rock'n'roll Train reviendra vendredi à Bercy, puis repassera par la France le 9 juin au Stade Vélodrome de Marseille puis le 12 au Stade de France.