Son nom de scène se prononce comme le mois de juin en anglais, mais c'est pourtant en français que Junë chante ses chansons électropop au charme indicible, celles qu'on trouve sur son premier album, Mon espace, lancé en octobre dernier. Ce soir, ainsi que le 3 avril, c'est sur scène que Junë les lance... dans notre espace.

Junë a pratiquement toujours joué de la guitare. Tout petit, dans son Verdun natal, il apprend à pincer les cordes, pendant que son père apprend de son côté la batterie... que Junë finit par adopter aussi. Avec son frère Marco à la basse, il s'amuse à jouer ici et là, à faire des reprises de «Top 40», est accepté en musique à McGill, mais choisit plutôt d'étudier en jazz à la faculté de musique de l'Université de Montréal, se joint à un «groupe de covers»... Et puis, peu à peu, il se met à écrire des mélodies, à y greffer des mots, mais pas nécessairement à chanter. «Avec mon groupe Spécimen, on s'est même rendu en demi-finales du Festival de Granby, en 2001, la même année que Kaïn», raconte le jeune et discret auteur-compositeur-interprète.

 

Il décide alors de faire le saut solo, et écrit des textes inspirés par des choses qui retiennent son attention: Bipolaire inspirée par un de ses écrivains préférés, qui souffre de trouble bipolaire, Bien paraître sur l'importance accordée aux apparences...

Et, pour l'aider, il cherche un réalisateur... dans les petites annonces. C'est ainsi qu'il entre en contact avec Nico Lelièvre (dont on vous recommande chaleureusement, du même coup, l'album Parallèle). Ça clique et tous les deux vont alors développer une méthode de travail pas banale pour enregistrer d'abord trois chansons afin d'en faire une maquette: «On a travaillé une fois par semaine ensemble, dans le studio de Nico, de 15h à 21h. Et on essayait de faire une chanson par semaine.» C'est Nico qui a l'idée de faire chanter Junë très près du micro, qu'il chuchote presque, ce qui donne cette couleur si intime à l'album et cette couleur particulière à sa voix sur Mon espace (en passant, un album que j'écoute souvent, juste pour le plaisir, sans même être capable d'expliquer exactement à quoi tient ce désir - jugez-en vous-même à www.myspace.com/junemusique).

Au bout justement de quelques semaines, les trois chansons sont belles et bien terminées, l'été arrive et Junë décide de prendre l'été pour écrire d'autres morceaux. «Il n'a pourtant pas plu tant que ça, cet été-là, mais étrangement ce sont des chansons plus sombres qui me sont venus», explique-t-il, notamment à propos de sa chanson Phase terminale. Il se remet ensuite à travailler avec Nico Lelièvre et le disque prend peu à peu vie, y compris la toute dernière, qui va naître en studio, avec son atmosphère un peu intergalactique, comme si quelqu'un chantait à bord d'un satellite perdu au-dessus de la Terre.

Ces arrangements plus électro, Junë les réserve pour son spectacle au Gymnase (4177, rue Saint-Denis), le 3 avril prochain, alors qu'il sera accompagné de ses musiciens. Ce soir, c'est en duo avec son frère Marco à la basse qu'il va interpréter les chansons de son Espace au Pub Saint-Ciboire (1693, rue Saint-Denis, à 22h). Et pourquoi le nom Junë? «Mon vrai nom, c'est Mario Pietropaolo, explique le jeune homme qui enseigne aussi la guitare et la batterie, mais on m'a toujours appelé Junior... qui est Junë!»

Junë, en spectacle ce soir, 22h, au Pub Saint-Ciboire (1693, rue Saint-Denis) et le 3 avril au Gymnase (4177, rue Saint-Denis).