Ne cherchez pas à deviner qui sont ces personnes sur les affiches de la prochaine saison de l’Opéra de Montréal. Ce ne sont ni des vedettes ni des artistes – même si certaines d’entre elles vous laisseront avec un petit air de déjà-vu… Car derrière cette nouvelle campagne de publicité, il y a une volonté claire de passer le message que tout le monde peut se découvrir une passion pour l’opéra.

« Les gens qui n’ont jamais mis les pieds à l’opéra ne savent pas qu’ils aiment ça. Mais mets les pieds à l’opéra et on fait le pari que tu vas aimer ça, parce que c’est tellement émotif, c’est tellement prenant, c’est tellement faste ; c’est de la passion à tout casser », lance Daniella Johnson-Meneghini, gestionnaire des communications de l’Opéra de Montréal.

Pour réussir ce coup d’éclat mené de concert avec le Studio GRDN (prononcer « garden »), l’Opéra de Montréal a tenu à trouver des gens dont le parcours de vie ou l’expérience résonnait avec le personnage de l’opéra en question.

« Notre Figaro qui est sur l’affiche, il a été barman, serveur, bouncer, DJ… Il vit un peu aux aléas de ses intérêts et de ses passions. Et quand on lui a raconté l’histoire de Figaro, de son triomphe sur l’oppression et l’ordre établi, il s’est identifié à lui », illustre Marie-Pier Perron, directrice intérimaire du marketing à l’Opéra de Montréal.

Il y a des gens qui vont trouver ça un peu bizarre de voir un Figaro avec des tatouages dans le cou. Mais ce n’est pas choquer pour choquer. Ce qu’on veut, c’est susciter des émotions, des réflexions, provoquer un dialogue… que la personne qui va voir l’affiche dans le métro, même si elle ne viendra pas en salle, se dise : “Ça, ça vient me chercher, ça vient parler à mon vécu.” Ça va planter une petite étincelle.

Daniella Johnson-Meneghini, gestionnaire des communications de l’Opéra de Montréal

Si l’Opéra de Montréal a déjà fait appel à des mannequins pour concevoir ses affiches de promotion dans les dernières années, le choix d’inclure les artistes mêmes des productions a été exclu d’emblée, précise la gestionnaire. « Les artistes arrivent seulement trois semaines avant la première pour les répétitions, ils ne sont pas disponibles avant ça. On a beaucoup d’artistes internationaux aussi qui se produisent ailleurs, donc ce serait très difficile de les faire venir pendant l’hiver. »

Affiches de la saison 2023-2024 de l’Opéra de Montréal
  • Affiche pour Les noces de Figaro

    PHOTO FOURNIE PAR L’OPÉRA DE MONTRÉAL

    Affiche pour Les noces de Figaro

  • Affiche pour La Traviata

    PHOTO FOURNIE PAR L’OPÉRA DE MONTRÉAL

    Affiche pour La Traviata

  • Affiche pour La reine-garçon

    PHOTO FOURNIE PAR L’OPÉRA DE MONTRÉAL

    Affiche pour La reine-garçon

  • Affiche pour Enigma

    PHOTO FOURNIE PAR L’OPÉRA DE MONTRÉAL

    Affiche pour Enigma

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L’idée du concept, ajoute-t-elle, c’était de montrer que derrière l’histoire que raconte l’opéra, il y a des valeurs, des émotions et des thématiques qui sont très contemporaines et qui peuvent rejoindre tout le monde.

Des classiques et de nouvelles créations

La saison 2023-2024 de l’Opéra de Montréal comptera avant tout de grands classiques du répertoire dès l’automne prochain – Les noces de Figaro (Mozart), La Traviata (Verdi) et Le couronnement de Poppée (Monteverdi).

Ce sera également l’occasion de découvrir une première coproduction de l’Opéra avec une compagnie européenne, Enigma, un étrange triangle amoureux qui est inspiré de la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt Variations énigmatiques. Les ténors québécois Antoine Bélanger et Jean-Michel Richer y seront accompagnés par I Musici de Montréal.

Une nouvelle création québécoise sera par ailleurs présentée l’hiver prochain – La reine-garçon –, fruit d’une collaboration entre le dramaturge Michel Marc Bouchard et le compositeur Julien Bilodeau, qui avaient déjà travaillé ensemble sur La beauté du monde (présenté en novembre dernier). L’opéra est une adaptation de la pièce de théâtre Christine, la reine-garçon, de Michel Marc Bouchard.

« On a très hâte de présenter cet opéra, souligne Marie-Pier Perron. C’est un duo qui a une très belle complicité. Et quand on a présenté à Julien Bilodeau notre affiche de La reine-garçon, il a été grandement inspiré par la photo. Il est en train de travailler sur la musique et ça a nourri sa création. »

Consultez le site de l’Opéra de Montréal