Le spectacle Echo, anciennement connu sous le nom de Sous un même ciel, sera enfin présenté sous le chapiteau du Cirque du Soleil dans deux semaines — trois ans après sa date prévue de création. La Presse a pu voir trois extraits de cette pièce acrobatique mise en scène par Mukhtar Omar Sharif Mukhtar.

Depuis que Mukhtar a repris les commandes de la pièce (au mois de novembre dernier), le nom du spectacle a changé — Echo — la moitié des numéros acrobatiques ont été revus, mais le concept original, la trame narrative, l’élément scénographique — un immense cube en mouvement — la musique, les masques et les costumes sont demeurés les mêmes.

« La protagoniste Future (Louana Seclet, spécialiste du trapèze Washington) incarne la jeunesse d’aujourd’hui, consciente de tout ce qui se passe dans le monde, nous dit Mukhtar, en marge de la présentation des trois numéros d’Echo. Donc le spectacle est centré sur cette idée de connexion, d’unité et de collaboration pour créer un monde meilleur. »

L’équipe de création a travaillé sur ce paradoxe selon lequel, malgré notre connexion — inégalée dans le monde d’aujourd’hui — on n’a jamais été aussi déconnecté de notre planète. L’éloignement progressif des humains de la nature et du monde animal est ainsi au cœur du concept d’Echo, qui réunira sur scène 48 artistes, dont sept musiciens.

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Taras Hoi et Antino-Tisson Pansa font un numéro de fil mou dans Echo.

Un violoncelliste se met à jouer à travers la fumée de scène. Au même moment, le fameux cube imaginé par la scénographe Es Devlin s’avance tranquillement vers l’avant-scène. À l’intérieur, deux acrobates avec des masques d’animaux (Taras Hoi et Antino-Tisson Pansa) font un numéro de fil mou au-dessus d’une base d’où sortent des flammes.

Pendant leur numéro, le cube tourne tout doucement sur lui-même. Heureusement qu’il ne s’arrête pas, parce qu’une de ses grandes colonnes vous obstruerait la vue.

Ce premier numéro dévoilé par les créateurs d’Echo « explore la notion de survie et la mince ligne qui sépare la vie de la mort », a expliqué le metteur en scène en guise de préambule.

« Le cube est un immense objet, a-t-il précisé par la suite, donc c’est sûr que ç’a été un défi de l’intégrer dans la mise en scène pour qu’il soit au cœur du spectacle sans être encombrant. On joue à l’intérieur, à l’extérieur, on se sert du cube comme surface de projection, et pour une structure de ce volume-là, je trouve qu’il se déplace assez bien. »

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Un contingent d’acrobates éthiopiens réalise un numéro collectif d’acrobaties sol-air, de main à main, banquine, tours humaines, etc.

Le deuxième numéro partagé par le Cirque met en scène un contingent de dix acrobates éthiopiens, qui multiplient les numéros de main à main, banquine, tours humaines, pyramides et autres acrobaties sol-air. Tout cela sur des airs de musique festive, avec des costumes aux couleurs pastel. Un segment qui illustre « la folle jeunesse, l’excitation, la prise de risque ».

L’aguiche du Cirque s’est conclue avec un duo aérien mettant en scène deux artistes, Charlotte O’Sullivan et Penelope Scheidler, suspendues par leurs cheveux. Un numéro qui évoque « la magie » lorsqu’on prend la peine de « s’attarder à la nature et au monde animal ».

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Un numéro aérien de suspension capillaire qui met en vedette Charlotte O’Sullivan et Penelope Scheidler.

L’après Es Devlin

Il y a un peu plus de trois ans, le Cirque du Soleil conviait les médias pour une rencontre avec la scénographe et metteure en scène anglaise Es Devlin, qui a jeté les bases de ce spectacle acrobatique centré sur « la relation symbiotique entre les humains et les animaux ».

Mukhtar Omar Sharif Mukhtar — qui a notamment joué pendant huit ans dans le spectacle LOVE, The Beatles, à Las Vegas et mis en scène le spectacle Messi10 — avait été embauché en fin de parcours pour épauler Devlin, dont le travail avec les acrobates n’évoluait pas à la satisfaction du Cirque.

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Le metteur en scène Mukhtar Omar Sharif Mukhtar

Puis, la pandémie a éclaté. Et tout s’est arrêté. Quand la création du spectacle a redémarré, Mukhtar a repris seul les rênes, avec le soutien de la directrice de création vétérane Chantal Tremblay.

Aujourd’hui, le metteur en scène anglais, d’origine somalienne, qui habite Montréal depuis six ans, a hâte de voir la réaction des spectateurs. « C’est un spectacle sur lequel on travaille depuis tellement longtemps, donc ça va faire du bien de le présenter enfin devant un public. »

Echo est la première création sous chapiteau du Cirque depuis Volta en 2017. Une version 2,0 de la pièce acrobatique Alegria avait toutefois été présentée en avril 2019.

Echo sera présenté sous le grand chapiteau du Vieux-Port de Montréal du 20 avril au 20 août.