L’évènement : Diana Krall

Elle est capable de tout, Diana Krall : redonner du lustre à des classiques mille fois entendus, faire de la chanson jazz contemporaine (son disque The Girl in the Other Room demeure une perle dans sa discographie), faire swinguer son piano et même le Centre Bell au grand complet. Son dernier album, This Dream of You, est comme plusieurs des précédents, c’est-à-dire assez mollo. Ceux qui l’ont déjà vue en concert savent qu’il ne faut pas pour autant s’attendre à se faire caresser l’oreille : la princesse Diana a du chien sur scène. Et c’est aussi beaucoup pour ça qu’on l’aime.

Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, mardi et mercredi à 19 h 30

Alexandre Vigneault, La Presse

Spectacle hommage : Bïa chante Astrud Gilberto

PHOTO FOURNIE PAR BÏA

Bïa avec Elie Haroune et André Galamba de Maracuja

« Cette femme-là a ouvert des portes à travers lesquelles je suis en train de passer », a dit Bïa à La Presse, au moment de la mort d’Astrud Gilberto, l’immortelle « fille d’Ipanema ». Elle a donc spontanément offert au Festival international de jazz de Montréal de monter un concert à la mémoire de sa compatriote disparue. « On a préparé quelque chose qui inclut nos chansons favorites comme Insensatez, Chega de Saudade, Corcovado et Aguas de Março, mais aussi des compositions qui auraient pu être chantées par l’espiègle Joao Gilberto [son mari de 1959 à 1963] », raconte Bïa, qui se produira avec le groupe Maracuja, dans un message à La Presse.

Scène Loto-Québec, à 22 h

Alexandre Vigneault, La Presse

Découverte : Mezerg

Si une palme de l’instrument le plus bizarre était remise à la fin du festival, elle reviendrait sans doute à Marc Mezergue, alias Mezerg. Ce claviériste français ne viendra sans doute pas avec son « pianoboomboom » (qui lui permet de faire du gros « beat » avec un piano acoustique), mais il aura sûrement son thérémine, précurseur des instruments électroniques, inventé en 1928 par le savant russe Lev Sergueïevitch Termen (Léon Thérémine), qui lui a donné son nom, dont l’histoire est par ailleurs incroyable. Ce drôle d’engin fonctionne avec des ondes et une antenne chantante, qu’on ne touche en aucun moment. Et c’est très efficace dans un contexte de musique techno super groove, comme celui proposé par Mezerg.

Scène Rio Tinto, à 20 h

Jean-Christophe Laurence, La Presse

Vraiment jazz : The Bad Plus

Le trio des anticonformistes de Minneapolis devenu récemment un quatuor sans piano, mais avec saxo, est pourtant reconnu pour ses reprises de chansons populaires et ses performances décapantes en concert. Il est un habitué du FIJM, et les 23 ans d’existence du groupe nous ont donné des moments d’avant-garde frissonnants, rappelant les qualités paradoxales du défunt Esbjörn Svensson trio. Ne craignant pas jadis de s’attaquer au Sacre du printemps de Stravinsky en adaptant l’œuvre avec des éléments électroacoustiques, The Bad Plus débarque chez nous avec un nouveau disque homonyme dans les valises lancé l’an passé. Pour oreilles musclées !

Monument National, à 20 h

Claude Côté, collaboration spéciale

Découverte : Black Midi

L’influence sur la scène musicale anglaise de ce jeune quatuor – devenu trio – londonien, né il y a seulement six petits printemps, est majeure. On est ici en présence de trois étudiants du département de musique de la BRIT School qui vivent pour l’expérimentation et l’amalgame des genres. Post-punk et avant-jazz se côtoient, alors qu’on décèle un amour majeur pour le spoken word, le rap et le funk. Geordie Greep (guitare, voix), Cameron Picton (basse, voix) et Morgan Simpson (batterie… et quel talent !) constituent le noyau de ce fruit juteux, alors que des musiciens d’instruments à vent – trompette et clarinette, surtout – ajoutent à la chair goûtée par les auditeurs. Il s’agit d’une offre unique dans ce Festival.

Club Soda, à 21 h. Première partie : Joseph Shabason

Philippe Beauchemin, La Presse