La tradition se poursuit pour le chef Kent Nagano et le conteur Fred Pellerin : les deux complices présenteront leur sixième conte de Noël en 12 ans avec l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), Le secret de Polichignon, à la Maison symphonique jusqu’au 17 décembre.

Celui qui a été directeur artistique de l’OSM pendant 15 ans semble particulièrement heureux d’être de retour à Montréal lorsque nous le rencontrons, mercredi dans les bureaux de la Maison symphonique. « Ce qui manque, c’est la neige ! dit-il en souriant. Il paraît que j’ai raté une belle semaine de neige, malheureusement il y a plein de soleil… »

Heureux aussi de retrouver Fred Pellerin ? Il laisse planer un court silence. « Mais je n’ai jamais perdu Fred ! »

  • Il y a beaucoup d’action en coulisse, et beaucoup de détails à régler. Kent Nagano est toujours heureux de revenir à la Maison symphonique. « Ce que les Montréalais ont créé ici, c’est remarquable. C’est une des meilleures salles de concert au monde. »

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Il y a beaucoup d’action en coulisse, et beaucoup de détails à régler. Kent Nagano est toujours heureux de revenir à la Maison symphonique. « Ce que les Montréalais ont créé ici, c’est remarquable. C’est une des meilleures salles de concert au monde. »

  • Les deux complices arrivent sur scène pour la répétition. Ils travaillent sur Le secret de Polichignon depuis le mois de mai pour que la musique et l’histoire s’imbriquent parfaitement.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les deux complices arrivent sur scène pour la répétition. Ils travaillent sur Le secret de Polichignon depuis le mois de mai pour que la musique et l’histoire s’imbriquent parfaitement.

  • Tests d’éclairage avant de commencer à jouer, avec la classique boule de Noël géante qui se métamorphose au gré des différents tableaux. Le spectacle est aussi capté pour la télévision et sera diffusé à ICI Télé le 23 décembre à 20 h.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Tests d’éclairage avant de commencer à jouer, avec la classique boule de Noël géante qui se métamorphose au gré des différents tableaux. Le spectacle est aussi capté pour la télévision et sera diffusé à ICI Télé le 23 décembre à 20 h.

  • Le vrai fauteuil du vrai Méo, le coiffeur du village

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Le vrai fauteuil du vrai Méo, le coiffeur du village

  • C’était la première fois mercredi que Fred Pellerin disait le conte devant les musiciens de l’orchestre, qui avaient bien hâte de l’entendre, nous a dit Kent Nagano. On les a d’ailleurs vus rire à plusieurs reprises.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    C’était la première fois mercredi que Fred Pellerin disait le conte devant les musiciens de l’orchestre, qui avaient bien hâte de l’entendre, nous a dit Kent Nagano. On les a d’ailleurs vus rire à plusieurs reprises.

  • Fred Pellerin est plus près que jamais de l’orchestre. « Je risque d’être blessé par un coup d’archet du premier violon ! Je fais vraiment partie du band, je suis privilégié. »

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Fred Pellerin est plus près que jamais de l’orchestre. « Je risque d’être blessé par un coup d’archet du premier violon ! Je fais vraiment partie du band, je suis privilégié. »

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Fred Pellerin, qui s’est joint à la conversation, est bien d’accord. Cette « continuité irrégulière » et cette relation de confiance est tellement unique qui ni l’un ni l’autre ne le ferait avec un autre complice. « On a construit ce langage-là, une forme que le maestro n’utilise pas sans moi, ni moi sans lui. Avant, on travaillait assidûment, mais on est devenus efficaces avec le temps. Notre ping-pong est efficace. »

Un résultat unique chaque fois

Leur précédent conte de Noël, La poste du paradis, avait été présenté en décembre 2021. « C’était très spécial », se souvient Kent Nagano, qui raconte que c’est dès la dernière représentation qu’ils ont décidé de remettre ça en 2023. Est-ce que Fred Pellerin le fait toujours autant rire ? « Il me fait plus que rire, il me rend speechless ! » Le maestro, dont le français est toujours aussi impressionnant, rigole puis précise.

« Fred est tellement créatif. Préparer ces concerts, ça ne se fait pas en quelques jours. On travaille là-dessus depuis six mois. Fred est devenu plus sophistiqué avec sa connaissance de la musique classique. De mon côté, j’ai appris beaucoup sur le Québec, l’accent et le dialecte ! En blague, je dis que je comprends maintenant 85 % de ce qu’il dit. Mais la première fois… »

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Kent Nagano et Fred Pellerin en entrevue avant la répétition

Pour Kent Nagano, l’intérêt de cette collaboration est que le résultat est original et unique chaque fois. « Ce n’est pas un Hollywood sequel : Rocky 1, 2, 3, on trouve une formule et on répète. Chaque fois, c’est très différent. » Et il a pu constater la profondeur que le conteur ajoute à ses histoires d’année en année. « Il est de plus en plus émouvant. On quitte le soir, oui on a bien ri, mais on a eu une couche de plus. »

Ça fait partie de la confiance qui s’est développée. On se dit : “On va jusqu’où cette fois-ci ?” Par exemple, cette fois, l’ouverture, ce sera la plus poétique qu’on a osé faire.

Fred Pellerin

Mais de quoi parlera justement Le secret de Polichignon ? « De Méo, le barbier du village qu’on connaît déjà. Ça parlera de ses limites par rapport aux secrets de sa clientèle, et il y aura une histoire d’amour, qui se soldera un peu tristement à la veille de Noël. »

Des nouvelles de Kent Nagano

On profite du passage de Kent Nagano à Montréal pour prendre de ses nouvelles. Maintenant directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Hambourg, il se dit « stimulé » par tous les projets et les défis qui se présentent à lui. « C’est ce qui est formidable avec les arts vivants : par définition, ce n’est pas répétitif. On travaille pour une communauté qui bouge et évolue, mais en même temps on peut sentir le passé. Cet orchestre aura 375 ans dans deux ans, c’est une grande tradition, et c’est formidable d’en faire partie. »

Et que pense-t-il de ce courant de films sur des chefs d’orchestre ? Lui qui a connu personnellement Leonard Bernstein – il a été son élève – n’est pas pressé d’aller voir le film de Bradley Cooper sur le mythique chef américain. « Ceux qui l’ont connu, qui ont connu sa profondeur, n’ont pas vraiment envie d’aller voir une fiction sur lui. Peut-être plus tard… je ne vais pas dire non. Mais pour l’instant, je préfère garder le contact direct. »

Consultez le site de l’OSM