En 2009, la programmation de danse sera truffée de gros canons, tels La La La Human Steps, O Vertigo ou encore l'extravagant Eifman Ballet Theatre de Saint-Pétersbourg. Seront aussi présents des jeunes dont la réputation n'est plus à faire, comme Victor Quijada ou Dave-St-Pierre. À ceux-là s'ajoutent une foule de créateurs prometteurs qui méritent plus de visibilité. En voici trois qui ont le vent dans les voiles.

La 2e porte à gauche

Ils sont cinq: Amélie Bédard-Gagnon, Marie Béland, Johanna Bienaise, Frédérick Gravel et Katya Montaignac. Ensemble, ils forment La 2e porte à gauche et, depuis quatre ans, leurs projets hors-normes dynamisent la scène montréalaise. Grâce à eux, la danse investit la rue, les couloirs du métro ou encore les vitrines de grands magasins à la rencontre de la population.

 

En 2007, les membres de La 2e porte à gauche étaient invités à participer à la célèbre Nuit blanche du festival Montréal en lumière: ils faisaient salle comble. Cette année, ils seront à nouveau de Montréal en lumière. Avec Te situes-tu dans l'in situ?, ils investiront d'abord, pendant plusieurs jours, un loft du quartier Saint-Henri, puis, pendant la Nuit blanche, la discothèque Le Gymnase, avec des dizaines de chorégraphes invités.

Info et dates: la2eporteagauche.ca.

Lisi Estaras

Le giron créatif qu'est le collectif belge Les Ballets C. de la B., fondé et dirigé par Alain Platel, a nourri plus d'une carrière de chorégraphe. En avril, les Ballets C. de la B. seront de retour à Montréal, à la Cinquième Salle, pour présenter Patchagonia de la jeune Lisi Estaras, dont c'est la première création majeure. Si Platel a toujours autant de flair - lui qui a découvert Sidi Larbi Cherkaoui - Estaras sera à surveiller.

Son parcours est pour le moins intrigant. Estaras est née en Argentine, en pleine dictature. À 19 ans, alors qu'elle visite sa famille en Israël, la guerre du Golfe éclate et elle ne peut rentrer: elle y reste cinq ans, se joignant notamment à la célèbre Batsheva Dance Company. C'est en allant voir une amie dans une production d'Alain Platel qu'elle a un coup de coeur pour le créateur. Voilà maintenant 10 ans qu'elle danse pour lui. À ce qu'on dit, Estaras partage le style de ses comparses des Ballets C. de la B.: éclectique, cru et physique.

Karine Ledoyen

Karine Ledoyen est de celles qui font bouger la danse à Québec... et à Saint-Jean-Port-Joli! C'est en effet à cette jeune entrepreneure culturelle qu'on doit l'événement Osez! lancé sur les quais de Saint-Jean-Port-Joli, qui, chaque été, réunit un chorégraphe d'expérience, des jeunes créateurs et des milliers de spectateurs. En 2008, Osez! a visité des quais de Belgique et du Pays de Galles. Ledoyen a aussi cofondé la Coopérative de danseurs professionnels de Québec et démarré les Lundis de la danse à La Bordée, avec Harold Rhéaume.

Du 18 au 21 mars 2009, Ledoyen fera sa rentrée montréalaise, à l'invitation de l'Agora de la danse, avec Cibler, un trio qu'elle présentera aussi à Quito, en Équateur. Karine Ledoyen a quitté le port, et le vent dans ses voiles l'entraîne vers le large.