À l'été 2006, Sylvain Poirier et son compagnon Yves St-Pierre quittent les rangs de la compagnie Cas Public d'Hélène Blackburn. L'un frôle la cinquantaine, l'autre la quarantaine: ils ont envie d'autre chose. Les deux danseurs s'offrent un temps de réflexion, dans un chalet, au bord de l'eau.

Mais Poirier a vite la bougeotte. L'idée d'arrêter de danser lui semble irréaliste, voire suicidaire. «Danse, Sylvain, danse!» lui lance alors St-Pierre, qui profite de la retraite au chalet pour concocter le spectacle d'adieu Sonya&Yves, avec la danseuse Sonya Stefan.

 

Piqué au vif, Poirier se met alors à improviser pour le plaisir, d'abord sur le quai du chalet, dans le salon... «J'ai tout à coup eu envie de danser partout ailleurs que sur scène», confie celui qui a commencé sa carrière comme champion de patinage artistique sur roulettes et à l'émission RSVP de René Simard, avant d'être interprète pour des chorégraphes comme Jean-Pierre Perreault, Paul-André Fortier et Pierre Lecours.

Entre 2006 et 2007, Poirier crée ainsi un nouveau solo par semaine, qu'il danse ensuite dans un lieu inusité: dans la rue, en forêt, sous les ponts, dans un stationnement, à l'ombre du Stade olympique... St-Pierre le suit, armé d'une caméra, et dépose ensuite chaque petit montage sur le site www.dansesylvaindanse.com.

En cliquant sur la section «Partout Ailleurs» du site, l'internaute découvre ainsi une soixantaine de courtes vidéos de danse, créées au fil des saisons. Filmées sans attirail technique, c'est le ciel gris de l'hiver ou l'éclat des feuilles d'automne qui en dicte l'éclairage. À la musique se mêle le son de la neige qui crisse sous les pieds du danseur ou celui d'un train qui entre en gare. Le résultat est d'une surprenante intimité.

«Chaque lieu altère ma danse, explique Poirier. Quand j'ai dansé sous l'autoroute Métropolitaine, se souvient-il, je sentais les vibrations des autos qui passaient au-dessus de moi; je recevais des gouttes d'eau. C'était inquiétant et mémorable!»

Depuis juillet 2008, Poirier et St-Pierre se sont lancés dans une nouvelle série de vidéos, également disponibles au www.dansesylvaindanse.com, intitulée D'autres ailleurs. Cette fois, chaque mois, un duo est dansé dans deux endroits différents: la partenaire de Poirier pour le mois de février, Hanako Hoshimi-Caines, a choisi le bar Le Divan Orange et un échangeur. Et au printemps, Poirier, St-Pierre et Stefan, maintenant associés au sein de la compagnie La Bande Interdite, amorceront Dix danses de printemps, un projet créé en collaboration avec la maison de la culture Mont-Royal.

«Nous allons filmer 120 chorégraphies, créées un peu partout, que les gens pourront visionner assis dans une sorte de «danse-o-maton» de notre cru, en plus de les retrouver sur notre site internet», se réjouit Poirier, heureux d'avoir trouvé le moyen de continuer à marier la danse à son quotidien. «Et comme Yves a maintenant décidé de faire carrière comme monteur et caméraman, que Sonya étudie le cinéma et que moi, je veux continuer à créer, tout va pour le mieux!»

Barbie Alvin Ailey

C'est le 50e anniversaire du Alvin Ailey American Dance Theater. Parmi les souvenirs offerts pour marquer l'occasion: une poupée Barbie, dessinée par la directrice artistique Judith Jamison, inspirée de la grâce des danseurs de la célèbre compagnie américaine. À acheter au www.aileyboutique.com.

Dulcinée au Zimbabwe

Les coupes en culture obligent, Dulcinée Langfelder, actrice et danseuse, sollicite des dons du public pour lui permettre de présenter Victoria au Harare International Festival of the Arts, au Zimbabwe. Le directeur du festival, Manuel Bagorro, tient à présenter cette touchante création, certain qu'elle contribuera à faire croître la compassion de ses concitoyens envers les personnes âgées.

Infos sur le site: www.dulci-langfelder.org.

À l'agenda

> Spoken word/Body, de Martin Bélanger, du 26 au 28 février, à l'Agora de la danse.

> Décompte, de Zab Maboungou, demain, à la Maison de la culture Frontenac et le 28 février, à la Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie.