Maîtres des liens entre danse et nouveaux médias, Marie-Claude Poulin et Martin Kusch présentent Passage, leur nouvelle installation-danse. Le solo, interprété par Catherine Tardif, a fait l'objet d'une tournée en France et en Allemagne. Malgré les nombreuses représentations de la pièce, le spectacle n'est jamais le même.

Depuis longtemps Marie-Claude Poulin et Martin Kusch travaillent sur l'idée du corps comme interface des nouveaux médias utilisés sur scène à la fois comme des éléments d'installation scénique et d'interaction avec l'interprète, avec les performeurs en musique et en arts visuels qui interviennent, et avec le public, élément actif à part entière, qui interagit pleinement sur ce qui arrive sur scène. Un public créateur.

 

D'une pièce à l'autre, ils ont rendu cette interaction de plus en plus sensible aux changements générés par l'une ou l'autre des parties engagées sur scène. Comme dans la vraie vie en somme, où les événements sont l'expression des interactions des humains entre eux, leurs actions ou leurs émotions, et avec les conditions, elles aussi changeantes, de leur environnement. C'est pourquoi, construites avec l'apport de technologies de pointe, les pièces de Kondition Pluriel s'avèrent profondément touchantes et humaines.

«Nous avons conçu Passage comme un gros instrument, explique Marie-Claude Poulin. Cet instrument est constitué du corps de Catherine [Tardif] bardé d'un système de senseurs, de l'environnement musical créé par Alexandre St-Onge, de l'installation visuelle de Martin Kusch et d'Éric Belley qui signe aussi les éclairages. Le public entre au compte-goutte là-dedans et utilise cet instrument complet à sa façon.»

Le tout donne une ambiance intime car il s'agit d'un solo, Catherine Tardif évoluant seule selon les séquences chorégraphiques préparées par les chorégraphes Benoît Lachambre, Dominique Porte et Marie-Claude Poulin qui dit: «Catherine dispose d'une banque de séquences chorégraphiques qu'elle peut utiliser à sa guise selon l'interaction avec le public.»

Le solo Passage fait partie d'une trilogie qui a commencé par un duo, et qui se poursuivra par un trio sur lequel le couple Poulin et Kusch travaille en ce moment. Un trio avec des interactions scéniques beaucoup plus complexes. Et, puisque le public joue une part si active, on imagine que la pièce a beaucoup évolué, et révèle des possibilités très diverses, d'un lieu à l'autre au cours de la longue tournée de Passage à Postdam, Greifswald ou Dresde en Allemagne, ou à Enghien-les-Bains en France.

«Oui, confirme Poulin, la pièce est très tributaire du contexte dans lequel elle est présentée, et à Montréal, devant le public de l'Agora, très éduqué à la danse contemporaine et composé d'une large part d'abonnés, elle arrive dans une forme très mûre et aboutie.» Une expérience toujours inédite.

La prochaine saison des Grands Ballets

Depuis son arrivée à l'automne 1999 à la direction artistique des Grands Ballets canadiens de Montréal, Gradimir Pankov a largement métamorphosé la compagnie, en faisant une compagnie de création contemporaine sollicitée et acclamée sur les scènes internationales. Cela autant avec des pièces de son répertoire qu'avec des pièces nouvellement commandées et spécifiquement calibrées pour mettre en avant le haut niveau technique et l'éclectisme des danseurs.

Pour célébrer ce parcours d'exception, les Grands Ballets consacreront leur prochaine et 53e saison à la reprise de pièces marquantes de la première décennie Pankov. L'Atelier chorégraphique des danseurs, Roméo et Juliette de Jean-Christophe Maillot, Casse-Noisette de Fernand Nault, trois pièces contrastées de Jiri Kylián, Minus One d'Ohad Naharin et Mei Lanfang du Ballet de Guangzhou, telle est la myriade de pièces majeures que l'on pourra voir à partir de septembre 2009. www.grandsballets.com

Hommage à Bhumi, déesse de la Terre

La terre, celle que les danseurs de l'Inde frappent voluptueusement, mais aussi violemment de leurs pieds, est au coeur du grand spectacle de danse classique hindoue qui réunira les danseuses de bharata-natyam de la compagnie Svattika danse, Ginette Dion-Ahmed, Kim Girouard, Sylvie Mayer, Julie Pichette et Manon Tjelios, accompagnées de leurs musiciens. Bhumi Pranam, à la Maison de la Culture Rosemont-Petite Patrie, le 14 mars à 20h. Infos: 514-872-1730.

 

À l'agenda

Passage, de Kondition Pluriel, du 11 au 14 mars à l'Agora

Edgy Women, à Tangente du 16 au 21 mars www.tangente.qc.ca

Bhumi Pranam, de Sattvika danse, le 14 mars à 20 h à la Maison de la Culture Rosemont Petite Patrie

Païens Élégants, de Deborah Dunn, le 17 mars à 19 h 30 au Théâtre Outremont.