Roberto Benigni est arrivé à Montréal - «la banlieue du paradis», assure-t-il - avec ses bagages de folie, son français de fantaisie et sa vision de La divine comédie... qu'il livrera mercredi (en italien) et jeudi (en français et en italien avec surtitres français) au Théâtre Saint-Denis, le temps de deux représentations de Tutto Dante.

Un spectacle en deux actes où, dans le premier, il parle de l'actualité et de lui; et, dans le second, passe aux choses sérieuses: Dante et son grand poème.

«La divine comédie, c'est l'oeuvre la plus audacieuse du monde... tout de suite après mon spectacle quand je le donne en français», a pouffé le très verbomoteur show-man italien lors d'une courte conférence de presse.

Exubérant et volubile, il s'est en effet amusé à se moquer de sa manière de malmener la langue de Molière - «Je ne me comprends pas moi-même!» - avant de rendre hommage à celle de Dante: «Le texte de Dante est universel et intemporel. Il l'a écrit pour tout le monde et pour tous les temps. C'est un scandale de beauté», a assuré Roberto Benigni qui a bien l'intention d'en faire la preuve dans ce spectacle que, dit-il en riant, il a imaginé «lorsque Berlusconi n'était pas au pouvoir: j'ai alors commencé à manquer de matériel. Parce que quand il est présent (sur la scène politique), tu ne fais que répéter ce qu'il dit... et c'est très drôle.» Berlusconi apprêté par Benigni, ce ne peut en effet pas être triste. En italien comme en français.