Un personnage marquant de l'humour québécois pourrait bientôt être adapté en dessin animé. Daniel Lemire participe à un projet télé de série animée sur Oncle Georges, son clown désabusé et irrévérencieux.

Même si le projet est avancé, rien n'est confirmé, précise-t-il. «J'ignore si ce sera en ondes l'année prochaine, dans deux ans ou si ça n'aboutira jamais. On se croise les doigts, faudra voir.»Lemire y travaille depuis déjà quelque temps. Il prêterait évidemment sa voix au personnage. Quant à l'écriture, il se contenterait de la superviser. Les principaux scénaristes sont Jean-Pierre Plante (Broue) et Daniel Chiasson (Bob Gratton: Ma vie, my life). Le producteur est Yves Saint-Gelais (Et Dieu créa...Laflaque).

«Comme je n'ai pas écrit les textes, je peux me permettre de le dire: c'est vraiment drôle, assure-t-il. L'approche ressemble un peu à celle de Family Guy ou des Simpson. Le plaisir avec le dessin animé, c'est que l'imagination n'est pas vraiment limitée par le budget. Tout est possible. Si on veut faire sauter Oncle Georges d'un avion ou l'envoyer sur un autre continent, ça ne coûte pas plus cher.»

Plusieurs sur scène

Daniel Lemire commence aussi à écrire son prochain spectacle. «C'est très, très

embryonnaire, explique-t-il. Je jette lentement les bases d'un nouveau spectacle. À date, toutes mes idées de sketchs impliquent plus d'un personnage sur scène. Ça doit être un signe que je ne veux pas être tout seul (rires). J'aime beaucoup écrire des dialogues. Et la formule solo, celle où on parle à une personne imaginaire, ça finit par atteindre ses limites.» Il est aussi question de donner une suite aux Parlementeries.

Daniel Lemire au théâtre

«C'est la première pièce de théâtre que j'écris. Et en fonction de l'accueil qu'on lui réservera, c'est peut être aussi ma dernière «, blague Daniel Lemire.

L'auteur-humoriste parle de Clash, sa «comédie réaliste» avec Pierre Lebeau, Dominique Pétin, Geneviève Rioux et Sylvain Marcel, qui sera jouée l'été prochain à la salle André-Mathieu de Laval. L'action se déroule en 1998. La fille des Bergeron doit épouser le garçon des Allard. Les deux couples décident donc de se rencontrer. Le souper au chalet des Allard se prolonge pendant quelques jours à cause de la tempête de pluie verglaçante qui les emprisonne.

«L'idée d'écrire là-dessus me trottait dans la tête depuis quelques années. C'était un phénomène socialement étrange, la crise du verglas. Tout le monde a hébergé ou a été hébergé par quelqu'un.

Souper une heure avec des gens très différents, ça s'endure. Mais passer des jours, des semaines? Sans télévision ni téléphone? À ma connaissance, il n'y a pas eu de meurtre, quoique...» raconte-t-il avant de pouffer de rire.

Pendant ces quelques jours, les deux couples parlent donc de tout. D'amour, d'environnement, de famille ou du «capitalisme sauvage». Plus le temps avance, plus leurs différences ressortent. Malgré ce fond dramatique, la pièce reste avant tout comique, précise Lemire. Il hésite toutefois à la qualifier de théâtre d'été.

«Je ne sais pas, répond-il. Disons que c'est du théâtre léger qui se joue l'été. Mais il n'y a pas de chassé-croisé à la Feydeau, ni de personnages cachés dans les placards, quand même.»