C'est confirmé: Mario Dumont se joint à TQS. Son mandat est double. Il devient conseiller en développement stratégique pour la station. Et il animera Dumont 360, une émission d'affaires publiques présentée à partir de septembre du lundi au vendredi, en fin d'après-midi ou en début de soirée.

La durée et la formule seront précisées dans les prochains mois. On sait pour l'instant que chaque émission se consacrera à un seul sujet. M. Dumont interviewera des «citoyens et d'autres acteurs de l'actualité», en plus de donner son opinion.

Il indique que cette émission permettra de le connaître sous un autre visage. «Je veux aller plus loin que les politiques publiques. Vers des enjeux humains où je n'ai jamais été publiquement.»

André Provencher, président de La Presse Télé (producteur de l'émission), l'a contacté le 9 décembre dernier, au lendemain de sa déconfiture aux élections. M. Dumont a aussi reçu d'autres offres «dans différentes sphères d'activités», qu'il refuse de dévoiler.

Il a finalement accepté celle de TQS il y a «deux ou trois semaines». Deux facteurs l'ont convaincu. «D'abord, je voulais pouvoir approfondir mes sujets, raconte-t-il. Faire des commentaires brefs sur beaucoup de choses, ça ne me tentait pas.»

On lui a ensuite proposé de participer à la relance de TQS à titre de conseiller spécial. C'est l'autre élément qui l'a convaincu. «Le poste m'a beaucoup intéressé», explique celui qui voulait se «lancer dans une aventure à long terme».

C'est finalement en voyant «la sensibilité et l'intelligence» du film Polytechnique, produit par Remstar et les frères Rémillard, propriétaires de TQS, que M. Dumont a décidé officiellement de se joindre à leur équipe.

Interview avec Jean Charest

Mario Dumont abandonnera son poste de député et de chef de l'ADQ le 6 mars. Quand il entrera en ondes, Jean Charest sera de toute évidence premier ministre. Sera-t-il à l'aise pour l'interviewer avec objectivité? «Tout à fait», répond-il, se remettant à «l'oeil du public» pour le juger. Il précise toutefois qu'il ne fera «pas nécessairement un format grande interview de 30 minutes». Il ne s'inquiète pas non plus que des péquistes et libéraux refusent d'être interviewés à son émission, comme l'a notamment fait la bloquiste Christiane Gagnon à l'émission du député-animateur André Arthur.

«Je connais le jeu, lance-t-il. Ils refuseront pour quelques semaines en attendant de voir l'émission, puis ils devraient finir par accepter.»

Dumont 360 devient la deuxième émission d'affaires publiques de la prochaine grille automne, avec Le midi avec André Arthur, dont le retour a été confirmé. Robert Montour, vice-président contenu et création de TQS, prétend que la station n'a «pas du tout» de ligne éditoriale.

M. Dumont indique quant à lui qu'il ne voit pas de problème avec le double mandat de M. Arthur. «C'est rare, concède-t-il, mais il n'y a rien qui l'empêche si ses employeurs et lui le veulent. (...) Et le dossier est clos depuis les dernières élections. Ses électeurs l'ont élu. C'est vox populi, vox Dei.»

L'avenir des nouvelles

M. Dumont dit avoir confiance en la relance de TQS. «On a entendu beaucoup de placotage sur leurs chances de réussite. Moi, ce que j'ai vu, c'est une vision claire, précise, stratégique et bien ancré. Je veux y participer.»

Le nouveau conseiller de TQS n'a pas voulu se prononcer sur les bulletins d'information réguliers, abolis par les frères Rémillard. Il ne reste plus que des bulletins spéciaux la fin de semaine à 17h30, et des capsules diffusées à Deux laits, un sucre (une émission qui sera retirée des ondes demain). Selon certaines rumeurs, les bulletins d'information réguliers pourraient revenir en ondes l'automne prochain. M. Dumont rappelle simplement que TQS veut faire de l'information différemment, et que sa nouvelle émission en constitue la preuve.

Rappelons que le 23 avril dernier, l'ADQ déposait avec le PQ et le PLQ une motion unanime à l'Assemblée nationale pour s'opposer à la mise à mort annoncée du service de l'information de TQS. Les trois partis demandaient au CRTC d'en faire une condition d'obtention de licence. M. Dumont ainsi que d'autres politiciens des trois partis provinciaux s'étaient également joints à une manifestation d'appui aux employés de TQS.

Le chef de l'ADQ proposait aussi qu'en dernier recours, le gouvernement du Québec fasse pression sur Remstar par l'entremise de la Caisse de dépôt et placement (qui avait annoncé en novembre 2007 qu'elle investirait dans la filiale distribution de Remstar).