Jade Goody, une star britannique de la téléréalité qui a divisé et bouleversé l'opinion pour avoir médiatisé jusqu'à la fin son combat contre le cancer, est morte dimanche à l'âge de 27 ans.

La jeune femme, qui souffrait d'un cancer de l'utérus, est morte dans son lit à 03h15 locales (11h15 HAE) dans sa maison à Upshire dans l'Essex (sud-est de l'Angleterre), le jour de la Fête des mères en Grande-Bretagne, a précisé son agent, Max Clifford.«Mon adorable fille est en paix», a confirmé la mère de la jeune femme de 27 ans, Jackey Budden, qui était à son chevet aux côté du mari de Jade Goody, Jack Tweed.

Cette mère de deux jeunes garçons «était une fille très, très courageuse», a commenté M. Clifford. «Elle a affronté la mort comme elle avait affronté toute sa vie: de façon entière, avec beaucoup de courage», a-t-il estimé.

Jade Goody, ancienne assistante dentaire, était devenue célèbre dans son pays en 2002 pour sa prestation tapageuse dans la version britannique de Loft Story.

Cinq ans plus tard, elle avait défrayé la chronique jusqu'en Inde en participant à un nouveau Big Brother réservé aux célébrités.

La jeune femme, qui assumait son inculture et ses déclarations à l'emporte-pièce, avait tenu des propos racistes envers l'actrice indienne Shilpa Shetty. Tollé en Inde comme au Royaume-Uni.

Sa vie bascule à l'été 2008 lorsque la même Shilpa Shetty, après des réconciliations, l'invite à participer à Bigg Boss, version indienne du Big Brother britannique. Jade Goody apprend en pleine émission qu'elle souffre d'un cancer de l'utérus.

De retour en Grande-Bretagne, elle prend la décision sans précédent de vendre aux médias son combat contre la maladie, quelle qu'en soit l'issue. Son agent, la vedette des relations publiques Max Clifford, l'aide à obtenir une courverture médiatique maximum.

Objectif revendiqué: récolter autant d'argent que possible pour assurer l'avenir de ses deux fils, Bobby, 5 ans, et Freddy, 4 ans, nés d'une précédente union.

Les médias adorent, le public suit, même si des voix s'élèvent pour dénoncer un voyeurisme malsain.

«Je veux leur donner les meilleurs chances possibles dans la vie», explique-t-elle à l'hebdomadaire populaire News of the World. «C'est à ça que doit servir mon argent».

De l'argent, Jade Goody en avait déjà gagné en abondance depuis son passage à Big Brother: DVD de fitness, deux autobiographies, et même son propre parfum.

Le 22 février dernier, elle épouse dans l'urgence son nouveau compagnon, Jack Tweed, 21 ans, quelques jours après avoir appris que sa maladie s'était propagée de façon irréversible.

Elle vend les droits de son mariage à un magazine populaire. Pour plus d'un million de livres (1,1 million d'euros) selon la presse. Son compagnon, en prison pour avoir agressé un adolescent, obtient une permission de sortie exceptionnelle pour se marier.

Pas un jour ne s'écoule sans que son visage, souriant ou en larmes, son crâne rendu chauve par les séances de chimiothérapie, n'apparaisse en Une des journaux populaires. Le magazine OK! fait même scandale en publiant une édition spéciale avant sa mort.

Au fil d'une agonie surmédiatisée, les dernières réticences semblent tomber, de plus en plus de Britanniques, Gordon Brown en tête, se prennent de compassion pour le calvaire de cette fille d'un délinquant mort d'une surdose et d'une femme lesbienne et manchote, élevée dans un quartier déshérité du sud-est de Londres, et bien décidée à prendre sa revanche sur la vie.

Ses funérailles, planifiées par la jeune femme elle-même, devraient donner la mesure du «phénomène Goody» en Grande-Bretagne.

«Elle veut que ce soit une grande occasion parce que ce sera son dernier adieu à tout le monde», a expliqué Max Clifford.Les hommages ont afflué dès dimanche. Le premier ministre britannique a salué son courage «dans la vie et la mort», tandis que l'actrice indienne Shilpa Shetty s'est déclarée «profondément attristée».

«Elle était devenue pour nous tous, je pense, presque une sainte, une sainte d'Upshire (où elle vivait) ou une princesse de Bermondsey» (la localité d'où elle était originaire, au sud de Londres)», a affirmé Jonathan Blake, évêque d'une Eglise chrétienne dissidente, qui avait béni son mariage.

Les funérailles, planifiées par la jeune femme elle-même, devraient donner la mesure du «phénomène Goody» en Grande-Bretagne.

«Elle veut que ce soit une grande occasion parce que ce sera son dernier adieu à tout le monde», a expliqué Max Clifford.