On ne pourra jamais accuser le maire Régis Labeaume d'hypocrisie, ni de sortir la cassette de politicien chaque fois qu'il s'adresse aux médias. Invité à l'émission Bazzo.tv, enregistrée mardi dernier et diffusée ce soir, 21h, à Télé-Québec, M. Labeaume y est allé de nouvelles affirmations incendiaires.

Dans cette entrevue décontractée et menée sous le signe de l'humour par Marie-France Bazzo, le maire de Québec s'est notamment prononcé sur la campagne électorale fédérale actuelle, prédisant le pire pour les conservateurs dans la région de la capitale. 

«Les conservateurs, ils ont de très sérieux problèmes dans la région de Québec. (...) Vous allez voir que le mystère Québec va peut-être s'estomper en une soirée», a-t-il dit. Selon lui, de nombreux électeurs voteront par dépit le 14 octobre. «La place des conservateurs n'est sûrement pas assurée à Québec.»

Appelé à se prononcer sur ses relations houleuses avec les élus conservateurs, Régis Labeaume a eu cette délicatesse à l'endroit de la ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine et ministre de la Francophonie, Josée Verner: «Je m'entends bien avec Mme Verner, mais y'a des fois où je la battrais. Quand elle coupe dans la culture, je ne suis absolument pas d'accord avec ça.»

Après que l'animatrice eut rappelé que son invité avait voté Oui aux deux référendums, ce dernier a refusé de parler de ses allégeances durant la présente campagne. On aurait été surpris du contraire.

Interrogé au sujet de la visite prochaine du président français Nicolas Sarkozy au Sommet de la francophonie à Québec, M. Labeaume dit à la blague déplorer que «Carla» ne soit pas du voyage. Évoquant les comparaisons de style entre Sarkozy et Labeaume, Marie-France Bazzo a voulu savoir si le maire de Québec avait de l'admiration pour l'homme. Réponse sans filtre de Régis Labeaume: «J'ai de la misère un petit peu. Le gars est énergique, mais je trouve qu'il est parfois épars, il part sur des chires. Je trouve que ça manque de cohérence.»

Enfin, le maire a remis de l'huile sur le feu en affirmant que les négociations avec les employés municipaux devront se conclure avant les fêtes, faisant miroiter des lendemains sombres s'il devait en être autrement. «On n'a plus les moyens. Les employés gagnent trop. Ils ont trop d'avantages qu'on ne peut plus se permettre.» Régis Labeaume parle d'une date butoir à laquelle les employés devront signer. «On va leur dire: "Si vous ne signez pas, voici ce qui va vous arriver". Il faut que ça s'arrête à moi!», dit-il.

Il est aussi question du taux de popularité record du maire, et du succès des fêtes du 400e. «On l'a échappé belle», reconnaît M. Labeaume, qui souhaite que Québec ait l'intelligence de capitaliser sur ce succès, qualifiant sa ville de magnifique mais «un peu indolente».

Invité principal de la semaine, Régis Labeaume prend part à plusieurs volets de l'émission, dont la discussion autour de cette question: «Québec a-t-elle changé son image?» L'éditeur et ministre de la Culture au début des années 80, Denis Vaugeois, l'animateur Matthieu Dugal et la publicitaire Anne Darche participent au débat.