Mara Tremblay, Stefie Shock et Biz sont parmi les artistes qui s'attaqueront aux tabous et aux mythes entourant les maladies mentales le temps de l'émission spéciale intitulée Malade!, animée par Jean Robitaille et qui sera diffusée sur les ondes de Radio-Canada le 6 mai prochain dans le cadre de la Semaine de la santé mentale.

«Ça fait des années qu'on rêve de réaliser ce projet. On veut parler des préjugés, des tabous et des symptômes des maladies mentales», a expliqué le producteur de l'émission Malade!, Guy Latraverse, lui-même atteint de bipolarité et président depuis 20 ans de l'organisme Revivre.

«C'est une variété humoristique, ce qui est assez audacieux, car c'est un thème sérieux, mais on croit qu'aujourd'hui, on peut en rire», a précisé Marie Brisette, coproductrice de l'émission et membre du comité exécutif de Revivre.

Troubles anxieux, dépression et bipolarité seront au centre des sketches de Pierre Legaré, André Sauvé et Denis Drolet. Une partie plus informative et émotive sera amenée en musique par Diane Dufresne, Mara Tremblay, Daniel Boucher, Stefie Shock et Biz. Ils parleront des problèmes de santé mentale qui les touchent ou qui touchent leur entourage.

«Guy Latraverse m'a beaucoup aidé. Savoir qu'une personnalité met son nom sur une maladie, qu'elle a eu de l'aide et qu'elle peut vivre avec, ça trace un chemin. Alors si moi je peux le faire pour d'autres en les amenant à aller chercher de l'aide... Ça a changé ma vie, je n'étais plus capable de fonctionner, mais je suis devenue une mère, une artiste et une amie», a expliqué Mara Tremblay, qui a découvert sa bipolarité il y a six mois.

40 % de la population

Les maladies mentales touchent 40 % de la population québécoise, directement ou indirectement, selon les statistiques de l'organisme Revivre, mais en moyenne il faudrait environ huit ans pour s'apercevoir qu'on en est atteint. «C'est une cause un peu orpheline, a précisé Biz. Quelqu'un qui a le cancer, on le trouve courageux, mais quelqu'un qui est en dépression, on va lui dire d'aller prendre une pause et que ça ira mieux. On oublie les composantes physiques. Je ne connais aucun diabétique qui se cache pour prendre son insuline. Je ne vois pas pourquoi on devrait se cacher pour prendre des antidépresseurs», a-t-il ajouté.

Porte-parole de Revivre depuis quatre ans, Stefie Shock viendra également témoigner: «C'est un devoir pour une personne publique qui a, comme moi, des troubles anxieux. J'ai 20 ans d'expérience en anxiété!»