Tout en insistant pour souligner le bon travail des policiers, le comédien Claude Legault se dit peu surpris de la récente actualité entourant la police de Montréal et la présence d'une taupe ayant tenté de vendre une liste d'informateurs.

En fait, cette actualité recoupe de façon pour le moins étonnante ce qui se passe dans la série 19-2 de Podz où M. Legault incarne le policier montréalais Benoit «Ben» Chartier.

À la fin de la première saison, rappelons-le, Chartier rencontre des policiers provinciaux qui lui demandent de les aider à démasquer un agent corrompu.

«On ne va pas passer pour du monde qui s'est inspiré de l'actualité. Nous avions déjà notre propre histoire à l'esprit», a indiqué Claude Legault rencontré plus tôt aujourd'hui à l'auditorium de la Grande Bibliothèque du Québec. Il y était pour parler de ses coups de coeur littéraires parmi lesquels on ne compte aucun... roman policier!

Cela dit, ce qui se passe au SPVM existe, enchaîne le comédien. «Ça arrive dans tous les corps de métiers, les corps de police du monde d'avoir des taupes, des dissidents ou des crapules, dit-il. Ma première réaction (en suivant les nouvelles) a été de dire «On est direct dessus!». Mais nous, on sait depuis trois ans comment va se terminer notre histoire de taupe. 19-2 a le bonheur et le malheur d'être tissé serré avec la réalité.»

Pour avoir travaillé avec des policiers en vue de préparer la série, le comédien n'a que des éloges envers eux. Il croit d'ailleurs que la série a aidé à présenter une image plus positive de la police. «Tout ce que j'entends est que les gens comprennent beaucoup plus qu'avant ce qu'est le travail d'un policier. Ils sont beaucoup plus tolérants. On les a montrés sur leur vrai jour. Dans certains journaux, on va montrer chaque erreur d'un policier mais pas les dix bons coups qu'il a faits dans sa semaine. (...) Tu as dans la police quelques clowns, quelques incompétents, quelques violents pour beaucoup de flics compétents.»

Personnages approfondis

Tout en se gardant de révéler les punchs, le comédien explique que la seconde saison de la série permettra de développer les personnages déjà établis.

«On va s'enfoncer davantage dans la vie de Berrof (Réal Bossé) et de Chartier, dit-il. Le poste sera bien sûr très vivant autour d'eux. Ça continue d'être le quotidien de ces deux gars-là, comme par exemple l'adaptation du Chevreuil (Chartier) à la ville. Et Berrof qui compose avec ses démons de violence. On verra s'il sera capable de mieux les contrôler.»

Il y aura aussi beaucoup de patrouille car c'est au coeur du travail des deux personnages. Et bien sûr, l'histoire de la taupe va se développer à travers tous ces éléments.

En répondant aux questions du public et par la suite avec les médias, M. Legault a dit consacrer beaucoup de temps à la rédaction de la seconde saison dont les deux tiers sont maintenant écrits. Avec les scénaristes et Réal Bossé, il peut avoir deux, trois, quatre séances de brassage d'idées, selon les horaires de chacun, par semaine.

Le comédien est aussi très occupé par plusieurs autres projets de tournage et d'écriture. Il est actuellement en tournage du film Pee-Wee 3D où il incarne Luc, le père de Joey, capitaine de son équipe de hockey dont le leadership est soudainement remis en question. «Je vis par procuration à travers Joey, expose-t-il. Je suis le gars qui a été repêché par les Flyers de Philadelphie mais n'a réussi qu'à faire le camp d'entraînement sans jouer dans la Ligue nationale. Je suis un peu un imbécile là-dedans! (rires)»

Il doit aussi débuter le tournage d'une série de cinq heures, Mon meilleur ami, en mars pour la chaine Séries +. Cet été, il fera un numéro comique au Grand rire de Québec. Et il souhaite aussi tourner un troisième volet aux deux premiers films Dans une galaxie près de chez vous. «On a envie de renvoyer en mission l'équipage un peu vieillissant et moribond», a-t-il dit devant les nombreux spectateurs, ce qui a suscité bien des rires.

Quant à son projet de faire un spectacle de stand-up en solo, il est toujours en gestation mais un peu au ralenti. «On va le faire. Mais pour l'instant, il y a trop de choses. Il faut terminer 19-2. Après cela, il va se créer un espace.»

Demain dans La Presse, lisez le compte rendu des lectures et des auteurs préférés de Claude Legault.