(Cannes) L’actrice américaine Sarah Michelle Gellar, invitée d’honneur en clôture du festival Canneseries dans le sud-est de la France, revient sur la série culte des années 90 Buffy contre les vampires, une série « pas seulement sur chaque fille, mais sur chaque personne qui se sentait un peu différente ».

« J’ai travaillé dur et je suis fière de tout ce que j’ai accompli, fière de qui je suis en tant que personne », a déclaré mercredi l’actrice de 46 ans, invitée d’honneur du festival Canneseries, devant une salle comble.

« Je pense que j’ai davantage confiance en moi maintenant » qu’au début de ma carrière, a poursuivi celle qui a incarné pour des générations d’adolescents de la fin des années 90 la tueuse de vampires Buffy, dans la série du même nom. Une saga qui a pris fin il y a vingt ans.

« On se rend compte que Buffy existe, que c’est un être humain et qu’elle est charmante, accessible, généreuse, c’est l’icône des icônes » : c’est en ces termes qu’Albin Lewi, directeur artistique de Canneseries, a introduit la vedette américaine, vêtue d’une flamboyante robe verte et bleue à rayures.

« En tant qu’acteur, vous espérez peut-être avoir la chance dans votre vie de faire partie d’un programme télévisé, d’un film, d’une pièce de théâtre qui signifie quelque chose pour les gens et qui continue à avoir du sens », a estimé l’actrice, qui vient de faire son retour sur les plateaux de tournage après une pause de dix ans pour se consacrer à sa famille.

Elle est actuellement à l’affiche de la série Wolf Pack, dont elle est aussi productrice, diffusée sur Paramount +.

« Je me sens incroyablement chanceuse que Buffy soit toujours adaptée au paysage télévisuel actuel », a poursuivi Sarah Michelle Gellar, « et que chaque génération non seulement apprécie de regarder la série, mais s’y reconnaisse, alors même que le monde a évolué ».

« Horreurs de l’adolescence »

Dans les sept saisons et 144 épisodes de cette série devenue culte, créée par Joss Whedon et diffusée de 1997 à 2003, Sarah Michelle Gellar incarnait Buffy Summers, une adolescente américaine sans histoire désignée comme l’élue pour lutter, avec ses amis, contre les vampires et les forces du mal.

« Quand j’ai lu le scénario, je l’ai adoré », a raconté l’actrice, qui n’avait que 17 ans lorsqu’elle a été choisie pour le rôle. « C’était tellement différent » de ce qui se faisait alors. « À ce moment-là, on ne donnait pas aux acteurs de cet âge des histoires qui avaient autant de sens et je voulais absolument faire partie » de l’aventure.

Comme mon personnage, « je vivais dans deux mondes : j’étais la plus jeune des acteurs de la série, mais j’avais le plus d’expérience », a retracé celle qui a commencé à fréquenter les plateaux de tournage à l’âge de quatre ans et a joué dans plus de cent publicités, des dizaines de séries, mais aussi dans des films à succès tels que Souviens-toi l’été dernier, Scream 2, Sexe intentions, Scooby-Doo ou encore The Grudge.

C’était « similaire à la façon dont Buffy essayait de trouver sa place entre l’adolescence et l’âge adulte », a poursuivi Sarah Michelle Gellar, pour qui les monstres et créatures démoniaques combattues par l’héroïne étaient « juste une métaphore des horreurs de l’adolescence ».

Avec cette série, « il ne s’agissait pas seulement de chaque fille, mais de chaque personne qui était peut-être un peu différente, qui ne rentrait pas tout à fait dans le moule », a développé celle qui a reçu à Cannes un prix pour l’ensemble de sa carrière.

« Regarder Buffy, ça m’a aidée à avancer dans la vie, car quand j’étais petite, j’étais séparée de ma maman. J’avais du mal à trouver une sorte d’identité à la suite de mes problèmes et je me suis trouvée grâce à elle. Cela fait 26 ans que je regarde Buffy », confie avec beaucoup d’émotion à la sortie de la classe de maître Dorine Constantin, 37 ans, qui a fait dix heures de train depuis la Suisse pour voir son idole en chair et en os.